Un bilan positif dans l’ensemble

La Dordogne a construit son économie touristique autour d’un mélange de nature et patrimoine. (Ph. Lionel Robin)

TOURISME. En cette fin de saison estivale, le Comité départemental du tourisme de la Dordogne fait le point avec l’observatoire de suivi de l’économie touristique.

Le tourisme, moteur de l’économie en Dordogne, est un secteur se relevant à peine de la crise du Covid-19. Après une année 2022 marquée par le retour de la clientèle européenne, la pression était grande pour 2023. À l’heure de clôturer la saison estivale, le Comité départemental du tourisme de la Dordogne (CDT 24) a partagé la note de conjoncture, réalisée aux côtés de l’observatoire de suivi de l’économie touristique. Les chiffres utilisés dans l’étude sont fournis par Flux vision orange, Airdna, l’Institut national de la statistique et des études et le Comité régional de tourisme Nouvelle-Aquitaine. 

Le rapport témoigne d’une saison de bonne fréquentation pour les campings ainsi que pour les sites de visite, pour lesquels cette dernière est néanmoins moins importante que l’année passée. Le bilan indique une réussite de la nouvelle offre de visites nocturnes, comme au château de Commarque ou encore à Monbazillac. Ces nouvelles formules permettent d’éviter les fortes chaleurs tout en augmentant les plages horaires d’ouverture. Le retour sur la saison témoigne aussi d’une augmentation du nombre de passagers pour l’aéroport de Bergerac et de la fréquentation globale des touristes étrangers dans le département.

Les grandes gagnantes de la saison sont les plateformes de réservations en ligne qui ont connu, pour reprendre les termes du rapport, une croissance « exponentielle » des nuits réservées, avec une augmentation de 53 % de leur chiffre d’affaires en Dordogne.

Une hôtellerie qui peine

Le revers de la médaille est un coup dur pour l’hôtellerie classique. « La concurrence déloyale des plateformes en ligne est évidemment un facteur, explique Jean-Luc Bousquet, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Dordogne (UMIH 24). Je ne m’oppose pas au principe de ces dernières, mais j’estime qu’un cadre plus strict en termes de réglementation et de fiscalité est nécessaire. » 

Président et rapport se rejoignent aussi sur le problème de main-d’œuvre : « Beaucoup de secteurs sont touchés par le manque de personnel, l’hôtellerie et la restauration n’y échappent pas. La situation empire d’année en année. Je suis inquiet en voyant le nombre d’établissements qui se voient obligés de fermer ou de restaurants forcés à ne pas servir certains jours, par manque d’employés. » Dépendant en grande partie de postes saisonniers, le secteur souffre, selon Jean-Luc Bousquet, « d’un manque d’attractivité pour les jeunes. Ils préfèrent partir travailler pour la saison sur la côte ou dans le Sud-Est et quand ils choisissent la Dordogne, c’est la pénurie des logements disponibles qui les retient ». 

Autre problème cette année, l’inflation et le prix des énergies : « Les prix montent pour tout le monde et il faut faire des sacrifices. Ce sont les vacances qui les subissent. Le ticket moyen a diminué et le nombre de clients au restaurant avec, alors que les dépenses de nos établissements augmentent. »

Pour l’Umih 24, « il s’agit désormais d’assurer une arrière saison qui ne commence pas trop mal tout en réfléchissant à des solutions adaptées, notamment aux mentalités des nouvelles générations, à la recherche d’expériences plus variées, aussi bien dans le monde du travail que dans celui des vacances ».

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