FDSEA-JA. Jeudi 3 juillet, sur demande de Jeunes Agriculteurs Dordogne et de la FDSEA, madame la préfète et le directeur de la DDT de Dordogne se sont rendus à Pays de Belvès, afin de constater les dégâts causés par les orages du mercredi 25 juin.
Sollicités dès le lendemain des orages qui ont frappé le département pour une visite d’exploitation le vendredi 27 juin, c’est finalement hier, jeudi 3 juillet, que les services de l’État nous ont rejoints pour une visite d’exploitations, touchés de plein fouet par la grêle. Une quinzaine d’agriculteurs se sont joints à la visite, tous touchés par les différents aléas qui composaient cet orage, pour faire part des dégâts subis sur leur exploitation.
Dès notre arrivée, la réalité a sauté aux yeux de tous avec des bâtiments couverts par des bâches, d’autres où, les propriétaires étant débordés par le travail sur l’exploitation, les toitures restaient comme figées dans le temps, avec des trous représentatifs des grêlons qui faisaient une taille équivalente à des balles de tennis pour certains ; laissant les rayons du soleil éclairer l’intérieur des bâtiments. Plus que les bâtiments, ce sont les cultures alentours qui témoignaient largement des quelques minutes d’enfer qu’ont vécu les agriculteurs locaux, avec des parcelles de triticales clairsemées de pieds couchés, par centaines, et une majorité des pieds restants portant des épis vidés par le vent et la grêle.
Aujourd’hui, l’heure n’est plus au constat mais à l’action. Nous avons interrogé les services de l’État sur les actions menées pour venir en aide aux agriculteurs sinistrés. Ces derniers ont d’ores et déjà convoqué les principaux assureurs des agriculteurs pour leur faire prendre conscience de l’ampleur des dégâts et solliciter leur appui et leur soutien pour ne pas enfoncer les sinistrés. Il nous a également été annoncé que, au vu des dégâts subis, l’indemnisation de solidarité nationale (ISN) serait mobilisée. La préfecture et la DDT transmettront aux agriculteurs un calendrier, dans les prochains jours, afin de suivre la procédure pour bénéficier de cette indemnisation qui démarrera (probablement) en septembre avec le passage des agents de la DDT pour estimer les pertes de récolte, jusqu’en début d’année 2026, où le versement des indemnités aura lieu.
Ajouté à cela, la MSA a transmis, à l’ensemble des agriculteurs du secteur, des formulaires de demande de prise en charge de cotisations. Si vous n’avez pas reçu ce document, nous vous appelons à contacter rapidement votre comptable ou votre conseiller qui saura vous transmettre, rapidement, le document à remplir pour en bénéficier.
Les services de l’État sont également mobilisés pour permettre un dégrèvement de TATFNB pour les exploitants sinistrés et travaillent avec la DDFIP afin d’établir un zonage représentatif du passage de l’orage. Ce zonage reste extrêmement complexe à réaliser à cause de l’hétérogénéité des dégâts d’une parcelle à l’autre.
Jeunes Agriculteurs Dordogne et FDSEA restent pleinement mobilisés pour que les agricultrices et agriculteurs sinistrés soient soutenus et aidés afin de se relever de cette épreuve qui a largement laissé des traces, que ce soit sur le terrain, mais aussi et surtout sur le moral de ceux qui ont tout perdu. Nous nous adresserons rapidement au Premier ministre et à la ministre de l’Agriculture afin d’appliquer la mesure de simplification votée largement par le Parlement européen qui concerne le fonctionnement de l’assurance récolte.
Alors que celle-ci se base sur une moyenne de récolte sur les 5 dernières années, en supprimant de cette moyenne l’année avec la récolté la plus basse ; le Parlement européen a voté pour une moyenne sur 8 ans, ce qui permettrait de relever le niveau d’indemnisation lorsque les agriculteurs font face à 3 ou 4 années de faible récolte. Nous attendons donc que cette mesure soit appliquée et que cette surtransposition soit supprimée.
Cette rencontre de jeudi a également été l’occasion de revenir sur le sujet de la tuberculose bovine, dans un secteur qui n’échappe pas à la maladie. Après le rendez-vous que nous avions eu sur le sujet il y a deux semaines, la préfète a pu réunir les louvetiers afin de faire un point de situation et mobiliser l’ensemble d’entre eux sur la problématique. La préfète compte bien répondre à la problématique de la faune sauvage qui contamine nos troupeaux. Cependant, les louvetiers, bénévoles et en sous-effectif, sont habituellement assignés à un secteur. Ainsi, afin de tenter de répondre à la problématique, ces derniers pourront agir sur tout le territoire et ainsi travailler ensemble pour réguler les animaux porteurs de maladie sur les secteurs à risque.
Nous restons attentifs au travail mené par les services et l’État mais aussi et surtout à celui mené par les assurances et les banques qui, elles aussi, se doivent de soutenir la profession lors d’épreuves telles que celle-ci. La tuberculose bovine est également au centre de notre attention, comme ça l’est depuis de nombreuses années. Nous comptons bien faire évoluer le protocole et accompagner les éleveurs face à cette maladie.