Réfléchir à l’avenir de la santé

À l’hôpital, les médecins titulaires sont aujourd’hui moins bien rémunérés que les intérimaires : cela décourage les vocations. (Ph. Pixabay)

RENCONTRE. Plusieurs réunions se sont tenues dans le département dans le cadre du Conseil national de la refondation. Elles avaient pour but de recueillir les propositions pour améliorer notre système de santé.

Des infirmières qui se sentent “sous-utilisées”, des ambulanciers qui manquent de moyens, des praticiens hospitaliers dont la charge augmente toujours plus, des élus qui cherchent à tout prix à attirer de nouveaux médecins sur leurs territoires à la population vieillissante… une assemblée nombreuse et variée s’est réunie dans l’amphithéâtre du Campus Périgord, jeudi 8 décembre, à l’occasion de la dernière réunion départementale de concertation sur la santé en Dordogne. 

L’objectif de ces rencontres, organisées dans le cadre du Conseil national de la refondation de la santé, voulu par le gouvernement ? « Donner la parole aux acteurs des territoires pour améliorer notre système de santé en recueillant leurs propositions », ont rappelé en préambule à la réunion le préfet et la directrice territoriale de l’ARS (Agence régionale de santé), Atika Rida-Chafi. 

Concernant la prévention, l’un des axes du débat, « il manque quelques maillons sur le territoire », estime le directeur d’un Ehpad, pour inviter les patients à se rendre à des consultations de prévention, même sans être malades. Une orthophoniste regrette qu’un programme de dépistage des troubles du langage, de la communication, et des troubles visuels des enfants dès le plus jeune âge ne puisse pas être mis en place. « Cela a eu de très bons résultats en Vendée », explique-t-elle. D’autres participants ont insisté sur le manque de prévention en milieu scolaire ou en matière de médecine du travail. 

« Le maillon manquant, c’est peut-être les infirmières libérales : elles sont formées, elles ont des compétences qui ne sont pas utilisées. Elles ne peuvent pas actuellement faire certains actes puisqu’elles ne seraient pas rémunérées pour. Il s’agirait d’une aide précieuse au niveau prévention  », a suggéré la présidente de l’ordre des infirmiers de Dordogne, appuyée par une professionnelle présente à ses côtés qui aimerait « être mieux valorisée ». « Le problème, expose une sage-femme, c’est qu’on va dépister pour faire quoi, après ? » Elle pointe particulièrement le suivi psychologique des femmes enceintes ou en post-partum mais le problème est le même en Dordogne pour l’accès à tous les spécialistes.

L’attractivité des métiers a été évoquée dans un second temps. « Ce n’est pas évident de travailler de nuit ou les week-ends, il faudrait valoriser cela », estime la directrice de l’hôpital de Périgueux, qui rappelle que 30 % des postes de praticiens hospitaliers sont vacants en France et que la rémunération est différente pour les titulaires et les intérimaires, favorisant ces derniers. L’attractivité passe aussi par celle du territoire, puisque les médecins s’installent avec leurs familles, ont rappelé plusieurs intervenants. 

Une réunion régionale de synthèse doit se tenir à Bordeaux, vendredi 16 décembre. Reste à savoir si le résultat sera à la hauteur des attentes. « J’ai participé au grand débat et à la convention citoyenne pour le climat, et on voit ce que c’est devenu », lançait, désabusé, un participant, plus tôt dans la soirée.

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