Tout miser sur la prévention

[Santé] Le Département, l’ARS Nouvelle-Aquitaine et la CPAM se sont engagés, vendredi 10 octobre, dans un plan de lutte contre les perturbateurs endocriniens, notamment dans l’alimentation et les établissements publics.

« Les phtalates font partie des perturbateurs endocriniens et on les retrouve dans la vie quotidienne : les jouets en plastique, le matériel de bricolage, dans les cosmétiques ou en tant que fixateur de parfum…« , énonce Delphine Camblanne, directrice de la CPAM de Dordogne. « Les phtalates, les parabènes et le bisphénol A sont trois des principaux perturbateurs endocriniens dont les effets ne sont pas persistants ; ça, c’est la bonne nouvelle, ajoute le docteur Jean-François Harlet, délégué régional du réseau Environnement santé. La mauvaise nouvelle, c’est qu’on en trouve partout.« 

Le constat ne serait pas si alarmant si les effets de ces composés chimiques n’étaient pas dévastateurs. « Ils font vriller tout le système hormonal« , résume le docteur Harlet avant d’énumérer : « On voit ainsi une augmentation des maladies neurodégénératives chez les anciens, une augmentation de l’obésité, des risques d’asthme, des troubles du langage chez les enfants, des TDAH (troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité), une baisse du quotient intellectuel« .

Période des 1 000 jours

Il est donc urgent de trouver un moyen pour que ces perturbateurs endocriniens atteignent le moins possible les populations. Dans cette optique, le Département s’est allié à la CPAM et à l’ARS Nouvelle-Aquitaine en signant un plan de lutte. « Nous nous enorgueillissons d’être le premier département de France dans lequel toutes les communes ont signé la charte Zéro pesticides. Nous aimerions que cela s’étende aux perturbateurs endocriniens qui concernent par exemple les produits d’entretien ou la nourriture« , argumente le président du Conseil départemental, Germinal Peiro.

Dans les faits, le Département s’engage à favoriser l’alimentation bio et locale et « privilégier les matériaux et fournitures éco-responsables dans les établissements publics« , selon Pascal Bourdeau, vice-président en charge de la transition écologique.

« Nos délégués vont aller à la rencontre des professionnels de santé (pharmaciens, généralistes, sages-femmes, pédopsychiatres, gynécologues…) pour qu’ils informent les futurs parents de ce qu’ils peuvent mettre en place pour préserver leurs enfants« , selon Delphine Camblanne ; « car la période des mille jours des nouveau-nés est fondamentale, renchérit le docteur Jean-François Harlet. Vous ne réagirez pas de la même manière à un perturbateur endocrinien si vous avez 40 ans ou si vous avez six mois.« 

La grossesse, les mille premiers jours de vie et la puberté sont les trois moments les plus sensibles aux effets de ces substances. « Le but est de limiter l’exposition à ces dernières« , a résumé Didier Couteaud, directeur de l’ARS Dordogne.

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