[Emploi] À l’occasion de la semaine nationale de l’emploi agroalimentaire, visite immersive de La Chantéracoise, à St-Léon-sur-l’Isle, première étape d’un nouveau dispositif de recrutement.
Blouse blanche, surchaussures et charlotte réglementaire. À l’exception de la couleur de cette dernière, tout dans la tenue laisserait penser que la douzaine de personnes qui arpentent les couloirs de La Chantéracoise, ce jeudi 6 novembre, sont des employés lambdas. La charlotte, en effet, est rouge, « pour indiquer que vous êtes des visiteurs. Le bleu c’est pour les agents de production et le blanc pour les responsables d’équipe », précise Sylvain Boucher, directeur de La Chantéracoise, qui mène la visite immersive.
À l’occasion de la semaine de l’emploi agroalimentaire, l’entreprise basée à Saint-Germain-du-Salembre et Saint-Léon-sur-l’Isle, comme trois autres en Nouvelle-Aquitaine, a ouvert ses portes à une poignée de demandeurs d’emploi, volontaires ou sélectionnés par France Travail, pour une visite en mode “Vis ma vie”, afin de découvrir les coulisses de l’agroalimentaire. « Il y a un imaginaire autour de l’agroalimentaire qui fait peur. On pense parfois que travailler dans ce milieu c’est couper des pattes de poulet à la chaîne, dans un abattoir, à 3 h du matin, dans le froid, remarque Sylvain Boucher. Oui, ça existe ; mais l’agroalimentaire, ça n’est pas que ça. »
Pour lutter contre ces idées reçues, le dirigeant a donc mis en place un nouveau dispositif de recrutement en plusieurs étapes, dont la visite immersive est la première. « Il y a quatre phases pour permettre aux gens de savoir s’ils ont vraiment envie d’intégrer notre entreprise, s’ils se projettent en tant que salariés, précise-t-il. D’abord la visite. Ensuite, une semaine d’immersion comme un stage pratique, et enfin, un mois de formation. » Au terme de chaque étape, les deux parties peuvent choisir ou non de continuer jusqu’au mois de formation qui peut déboucher sur un CDI. « Les visites de recrutement sont un système que nous développons de plus en plus, dans n’importe quel type d’entreprise, confirme Séverine Goncalves, de l’agence France Travail de Saint-Astier. Nous l’avons fait avec l’ASE (Aide sociale à l’enfance) mais aussi en commerce pour le Leclerc de Ribérac, dernièrement. »
« Nous aurons toujours besoin de manger. »
La Chantéracoise, pour répondre à ses besoins de personnels et suivre le rythme moyen de 12,5 % de croissance par an depuis cinq ans, cherche actuellement à embaucher dix personnes. Selon ce nouveau dispositif, deux ont déjà été recrutées, quatre sont en formation et trois arrivent pour leur semaine d’immersion dès lundi prochain. « L’agroalimentaire est un secteur qui n’est jamais en crise », remarque Sylvain Boucher. « Nous aurons toujours besoin de manger », ajoute Caroline Desserez de l’Area Nouvelle-Aquitaine (Association des entreprises de l’agroalimentaire), co-organisatrice de cette 5e édition de la semaine de l’emploi agroalimentaire.