« Que nos troupeaux vivent »

Les manifestants de la CR24 et de la Conf' paysanne 24 se sont rassemblés devant la préfecture. (Ph. L. Lemaire)

[Mobilisation] Coordination rurale et Confédération paysanne se sont rassemblées sous une même bannière pour protester, mercredi 3 décembre, du traitement infligé au monde de l’élevage, qu’il soit bovin ou aviaire.

À chaque jour suffit sa peine pour la CR 24 (Coordination rurale Dordogne), qui a à nouveau mobilisé ses partisans, ce mercredi 3 décembre, pour manifester devant la préfecture. Après avoir réclamé, jeudi 27 novembre, devant les services de la DDETSPP (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations) des indemnisations rapides pour les éleveurs de palmipèdes (lire page suivante), c’est cette fois pour les élevages bovins que le syndicat faisait front.

« L’État français cherche par tous les moyens à éradiquer les cheptels bovins« , affirme avec force Vincent Cascalès, co-président de la CR 24. En cause, l’abattage d’un troupeau entier (82 animaux), dans un élevage du Doubs où un animal a révélé un résultat positif à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), alors que l’ensemble des animaux avait été vacciné. « Abattre tous ces troupeaux de vaches saines, c’est lamentable ! Inadmissible ! Maintenant, on dit stop !« , martèle encore Vincent Cascalès.

Aux côtés des militants de la Coordination rurale, une fois n’est pas coutume, quelques membres de la Confédération paysanne venus, eux, sans tracteurs ni déchets à déverser, mais avec un message de colère similaire.

« Là, il n’y a pas de querelle de chapelle sur ce sujet. On voit bien que le problème, ici, c’est la gestion sanitaire des troupeaux, qu’ils soient à plumes ou à poils, qui n’est pas bonne. Il faut absolument que ça change« , signale François Soulard, porte-parole de la Conf’ paysanne 24, qui insiste lui aussi sur le fait que le troupeau abattu dans le Doubs était vacciné : « Cet élevage était un bon élève ; ils avaient vacciné, ils étaient dans le délai. Et on n’attend même pas la décision de justice officielle pour abattre les animaux. Ce n’est pas possible. C’est impensable.« 

« Est-ce qu’on veut tuer l’élevage et en venir à manger de la viande synthétique ?, interroge un militant de la Confédération paysanne. Ce sont des vies entières qui sont détruites parce que, du jour au lendemain, le couperet tombe et c’est tout un troupeau qui disparaît. Ça dissuade des jeunes de s’installer.« 

Délégation à la préfecture

Une quinzaine de tracteurs est venue en renfort du groupe d’environ 70 manifestants, devant la préfecture, où des moyens inhabituels de forces de gendarmerie avaient été déployés (camionnettes de CRS équipées de grilles de protection, boucliers anti-émeute).

Une délégation de trois représentants de chacun des deux syndicats devait être reçue à la préfecture avec un message clair : « On réclame qu’ils arrêtent les abattages. On veut que nos troupeaux vivent« , énonce simplement Vincent Cascalès.

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