De la bonne viande locale et bio pour le territoire

De gauche à droite : Kévin Daniel avec ses parents, Patrick et Martine. Ils élèvent des brebis et des vaches de race salers pour la viande. Les chèvres produisent du lait bio pour la fromagerie Chêne vert. (Ph. A. Merlingeas)

BASSILLAC-ET-AUBEROCHE. Au Gaec de Maubertin, à Eyliac, Kévin et Martine Daniel élèvent des chèvres, des vaches et des moutons. La viande est vendue en direct dans les établissements scolaires ou lors de marchés.

À l’occasion de leur participation au Marché des producteurs de pays (MPP) du Festival du livre gourmand, du 17 au 19 novembre, à Périgueux, Martine Daniel et son fils, Kévin, du Gaec de Maubertin, à Eyliac (commune de Bassillac-et-Auberoche), ont expérimenté le “capri burger” réalisé avec du steak haché de chevrettes. Celui-ci a rencontré un beau succès puisqu’il s’en est écoulé environ 300 ! « Nous n’avions pas d’agneaux ou de veaux bons à tuer », explique Kévin. Pour répondre à la demande, ils ont décidé de faire abattre quatre chevrettes. « Nous avons pu faire un essai. Les gens étaient contents. La viande de chevrette est fine », détaille Martine. Une expérience à renouveler avec de jeunes animaux de réforme, même si la viande caprine souffre encore d’un grand déficit d’estime auprès du consommateur français. « On essaie de la faire connaître. En France, le marché est très restreint, sauf quelques Portugais qui sont intéressés », explique Martine.

La famille Daniel fait de la vente directe de viande d’agneau et de veau bio depuis longtemps par des colis à la ferme, en alimentant principalement les écoles à Bassillac-et-Auberoche ainsi que le collège du Bugue. Les agriculteurs profitent de la politique du Conseil départemental en faveur du bio dans les collèges et du travail du collectif Les pieds dans le plat. Les animaux sont abattus à l’abattoir de Bergerac avant que Martine transforme la viande dans le laboratoire du lycée agricole, à Coulounieix-Chamiers. Les produits transformés sont également commercialisés lors de marchés et des MPP, l’été. Parfois, ils vendent un peu de viande de chevrettes et de chevreaux.

La passion des chèvres

Kévin Daniel a rejoint l’exploitation familiale en 2019 après des études au lycée agricole de Melle, dans les Deux-Sèvres, où il a validé un certificat de spécialisation caprine après un BTS en productions animales. Le jeune homme avait même décroché le titre de Meilleur berger de France 2018 lors des Ovinpiades !

Martine avait offert une chèvre à Kévin, à Noël, lorsqu’il était petit. Depuis, il s’est pris d’affection pour cet animal. « Elles sont délicates, fragiles, proches de l’homme et coquines », analyse-t-il. Pour son installation, le jeune homme a logiquement créé un atelier laitier caprin. Aujourd’hui, il a 160 chèvres de races saanen et alpine. Plus de 40 000 litres de lait bio sont livrés à la fromagerie Chêne vert. Kévin et son père, à la retraite, ont construit eux-mêmes la chèvrerie. Le jeune homme a investi dans une salle de traite et du matériel. Pour cela, il a bénéficié d’aides de la Région et du Département, notamment. 

Les exploitants agricoles élèvent également une douzaine de vaches de race salers et une soixantaine de brebis pour la vente directe. Ils exploitent 63 ha de SAU (surface agricole utile), dont 30 ha de prairies permanentes pour le pâturage et le foin. Le reste est partagé entre de la luzerne et des céréales tout en autoconsommation. L’exploitation a été convertie en bio en 2016. 

Quant à l’avenir, Martine Daniel devrait partir à la retraite dans les prochaines années. Dans cette perspective, sa fille, Bertille, docteur en pharmacie en Bretagne, réfléchit à une reconversion professionnelle, avec la possibilité de revenir sur l’exploitation. Elle a déjà mise « en pension » chez ses parents trois bufflonnes. Elle envisage de transformer leur lait pour fabriquer de la mozzarella et d’autres produits comme des glaces.

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