L’enjeu de l’énergie

Avec l’intégration de l’activité ruminant (ex-Univia) sur l’exercice 2021-2022, La Périgourdine a vu son chiffre d’affaires passer de 100 Me à 137 Me. (Ph. archives Réussir le Périgord)

COOPÉRATIVE. En 2021-2022, le chiffre d’affaires de La Périgourdine a progressé avec l’intégration de l’activité ruminant, notamment. Énergie et agrivoltaïsme étaient à l’ordre du jour de l’assemblée générale.

L’amphithéâtre de l’école de la CCI était bien rempli à l’occasion de l’assemblée générale de La Périgourdine, le 2 décembre. Les responsables de la coopérative ont annoncé que le chiffre d’affaires du groupe est passé d’un peu moins de 100 M d’euros à 136,9 M d’euros pour l’exercice 2021-2022. « C’est, notamment, la conséquence de l’intégration de l’activité ruminant », a indiqué Didier Fourcaud, président. Le résultat net consolidé s’élève à 1,8 M d’euros. Il est essentiellement constitué de résultats exceptionnels liés à des mouvements d’immobilisation et des ventes. Une bonne partie a été redistribuée, soit presque 850 000 euros. « Nous avons vocation à faire un résultat qui nous permette d’assurer l’avenir. L’idée est de redistribuer la valeur ajoutée à nos coopérateurs », a précisé le président. L’endettement se situe à 1,05 M d’euros avec 43 M d’euros de capitaux propres. La structure n’est pas trop endettée et affiche une situation financière saine.

C’est une année 2022 compliquée qui s’achève, marquée par des fortes fluctuations de prix, en particulier pour les engrais. Il aura fallu que la coopérative ait aussi les reins solides pour faire face aux oscillations des prix des céréales. L’exercice 2022-2023 sera marqué par l’explosion du coût de l’énergie. « Avec les nouveaux prix, nous avons chiffré à l’échelle du groupe, toutes activités confondues, un coût supplémentaire de 2,5 M d’euros. Ce qui représente à peu près notre résultat », a affirmé Jean-François Lacoste, directeur général. Le sujet préoccupe les responsables de la coopérative, qui réfléchissent aux moyens d’en limiter les effets.

Une activité diversifiée

La coopérative étend son activité dans cinq domaines. Le premier reste l’approvisionnement agricole (25 %). En progression, il atteint 33,9 M d’euros, un chiffre en partie porté par l’inflation. La part des engrais s’élève à 14 M d’euros. La partie grand public (31,6 M d’euros), continue à progresser. Dans celle-ci, l’activité jardinerie représente 20,9 M d’euros. L’énergie, avec les granulés de Grasasa, notamment, a doublé pour atteindre 4,4 M d’euros. 

Le chiffre d’affaires céréales a aussi progressé. Il s’élève à 24,8 M d’euros lors d’un exercice marqué par d’importants effets prix et volume. 110 000 tonnes ont été collectées, plaçant la récolte dans le haut de la moyenne quinquennale de la coopérative. L’activité volailles se situe à 18,8 M d’euros et les fruits (noix et châtaignes) à 1,5 M d’euros. 

Sur la partie ruminant, l’activité ovine marque un ralentissement avec 10 000 ovins commercialisés, une offre globale en repli de 8 %. 8 700 agneaux, dont 75 % labellisés en IGP Périgord, ont été produits par 80 éleveurs. 4 453 jeunes bovins et 3 100 broutards ont été vendus sur l’exercice. À cela s’ajoutent 4 208 veaux sous la mère, 2 840 gros bovins et 605 génisses. Depuis un an, les tarifs de la viande n’ont cessé d’augmenter. La coopérative cherche des éleveurs pour produire des animaux labellisés. Un contrat se met en place pour les jeunes bovins, les veaux sous la mère et les vaches grasses, afin de dynamiser les différentes activités et garder les volumes. Il s’agit aussi de fédérer pour planifier les sorties d’animaux.

Concernant la contractualisation, Nicolas Lagarde, président de la section bovine de la FDSEA, s’est inquiété de savoir si la coopérative serait prête à la date butoir du 1er janvier 2023, à laquelle la contractualisation devient obligatoire. Didier Fourcaud a répondu que cette mise en place était loin d’être simple. « Lors d’une réunion à la préfecture, il a été dit que 3 % des volumes de viande ont été vendus sous un contrat EGalim 2, preuve de la difficulté de la mise en place. » Il a ajouté : « Si on s’arc-boute sur des positions qui ne sont pas acceptées par l’aval, nous allons avoir des difficultés. » 

Agrivoltaïsme 

L’énergie devient un enjeu majeur. La Périgourdine a présenté son projet en matière d’agrivoltaïsme en partenariat avec Aedes Énergies, la SEM 24 et le Crédit agricole Charente-Périgord. « Nous avons vraiment mis l’agriculture au cœur de notre projet », a assuré d’emblée Jean-François Lacoste. 

Les quatre structures vont s’associer pour créer une holding avec un capital minimum d’un million d’euros. « Dans un premier temps, l’objectif sera la gestion du développement des projets, a indiqué le directeur. Les montants sont importants. Dans notre première étude, avec un peu moins de 10 projets, on arrive à 90 M d’euros. » Même si dans les secteurs où la déprise agricole est forte, l’agrivoltaïsme, en complément, amène une garantie aux installations, il faudra partir sur des projets agricoles viables. Enfin, dans ce montage, il est aussi question de partager la valeur ajoutée sur le territoire.

ORGANISATION

Une nouvelle recrue

Didier Fourcaud, président de La Périgourdine, a profité de l’assemblée générale pour présenter une nouvelle recrue en la personne de Johann Sarcy. Il s’agit de l’ancien directeur général de Sogen (ex-Sorélis). Il a rejoint La Périgourdine depuis le 1er décembre en tant que directeur général adjoint pour une période de tuilage avec Jean-François Lacoste afin de prendre la direction de la coopérative en 2023. Avant, il a aussi évolué au sein de la Capel.

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