Tester ses réflexes en situation dangereuse

Sécurité routière. Au centre Centaure Centre-Atlantique, à Poitiers, les conducteurs sont confrontés à plusieurs situations dangereuses. Dérapages, freinages d’urgence, tout y passe au cours d’ateliers pratiques.

« Vivre le risque pour l’éviter »

Diriez-vous qu’il est moins dangereux de conduire avec des pneus abîmés à l’avant ou à l’arrière de votre véhicule ? Une Porsche a-t-elle plus d’adhérence qu’une 2CV ? Faut-il attendre que le voyant s’allume pour aller regonfler ses pneus ? Au centre Centaure Centre-Atlantique de Poitiers, on apprend non seulement aux conducteurs à faire face à des situations d’urgence ou à risque, mais on déconstruit aussi de nombreuses idées reçues. Sans non plus s’attarder trop longtemps sur la théorie, Christophe Anin, formateur et animateur, répond à toutes les questions des stagiaires, en respectant les deux thèmes principaux des sessions de formation : l’adhérence et le freinage.

Et comme rien ne vaut la pratique, chacun des douze centres qui ont été créés en France par Groupama est équipé de trois plateaux de conduite : l’un en courbe, un autre en ligne droite, en pente, le dernier également en ligne droite, une plaque tournante en plus. Ils sont tous en partie recouverts d’une résine spéciale, humidifiée en permanence pour reproduire au mieux les conditions de conduite dangereuses, « et vous faire pratiquer en toute sécurité », rappelle le moniteur. Car le but n’est pas de former des pilotes mais de responsabiliser les conducteurs lambdas.

Tout est dans le regard

À 20, 30 ou 35 km/h, en dérapage dans un virage, tout va très vite. C’est dire si à 50 ou 90 km/h, les réactions sont incontrôlables. Mais, à force de pratique, en suivant les conseils de Christophe, à basse vitesse, la voiture finit par ne plus partir en tête-à-queue.

En premier lieu, lâcher l’accélérateur mais ne surtout pas freiner. Ensuite, « 90 % du travail se fait par le regard », insiste Christophe Anin, qui précise : « C’est comme en ski : là où le regard porte, vos mains iront et vous irez. Posez les yeux le plus loin possible et ne perdez pas de vue votre objectif. Votre trajectoire changera d’elle-même. » Et force est de constater que c’est vrai : spontanément, on contre-braque. Reste à tout faire en même temps et rapidement. Quelques secondes d’accélération en trop, un coup de volant un peu trop tardif et la voiture s’égare sur le bas-côté.

La multiplication des passages sur chaque plateau permet de s’accoutumer à sentir la voiture partir et réagir sans paniquer. « Vivre le risque pour l’éviter, c’est notre credo », prévient Véronique Maury, chargée des relations entreprises pour le centre Centaure Centre-Atlantique, qui plaide pour que tous les conducteurs soient formés à ces risques en amont. « 80 % de mes clients attendent l’accident avant de m’appeler. J’aimerais que la tendance s’inverse. »

Jeune ou “vieux” détenteurs du permis de conduire devraient en effet passer par cette étape formatrice. « Pour l’instant, Groupama n’applique cette formation qu’aux entreprises ou aux jeunes conducteurs post permis. Mais nous envisageons d’établir des partenariats avec des auto-écoles ou dans le cadre de sinistres ou de verbalisations, comme barrière à des attitudes plus dangereuses », note Dominique Breton chargé des relations publiques à Groupama Centre-Atlantique. Car tout le monde a besoin de savoir qu’il vaut mieux avoir de bons pneus à l’arrière et qu’il est nécessaire d’en vérifier la pression soi-même, une fois par mois, même si le voyant ne s’allume pas.

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