Un exercice calibré à la minute

Cet exercice a permis de mettre en place pour la première fois un corridor d’extraction avec pompiers et forces de l’ordre. (Ph. Police nationale)

IMMERSION. Les forces de l’ordre ont simulé une attaque terroriste à l’intérieur de la salle de basket de Boulazac-Isle-Manoire. Un scénario au timing précis, dans lequel chaque protagoniste a son rôle à jouer.

L’atmosphère est calme autour du Palio ce jeudi 11 mai, jour de l’exercice de sécurité civile de la préfecture de la Dordogne. Les acteurs de ce “jeu” se mettent en place vers 13 h 30 sous une légère pluie fine. 

14 h 30 : début des hostilités. Des coups de feu se font entendre à l’intérieur du Palio. Les terroristes ont pénétré dans l’enceinte de la salle de spectacle. À l’extérieur, huit personnes sont allongées sans vie sur le parvis. Un appel au 17 est effectué par un agent de sécurité de la salle. 

Les policiers de niveau 1 (équivalent à police secours) arrivent rapidement sur les lieux pour boucler le périmètre. Des fonctionnaires de police tentent une approche. Les radios crépitent. «  24 552, la progression est difficile, trop de baies vitrées. On va se faire canarder », peut-on entendre. Le temps paraît long avant l’arrivée des renforts. « Nous simulons les temps de parcours des équipages pour être au plus près de la réalité », explique Willy Dessomme, chargé de la planification à la préfecture de la Dordogne.

15 h : Des policiers de niveau 2 (BAC et CRS) arrivent enfin sur place, alors que de nouveaux coups de feu se font entendre. Des spectateurs sont évacués. Des colonnes de policiers se forment, pénètrent à l’intérieur du Palio et sécurisent le hall. 

15 h 13 : ces derniers tentent une approche au plus près des terroristes retranchés dans les vestiaires. De nouveaux coups de feu sont tirés, un CRS est blessé. Il est mis en sécurité dans le hall. Les radios crépitent de nouveau. « Présence de plusieurs blessés, demande évacuation. »

15 h 38 : Les pompiers entrent en scène pour évacuer les premières victimes. Ils sont protégés par le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig). L’évacuation est coordonnée et rapide. Les victimes sont mises sur des bâches noires et tirées au sol à l’extérieur de l’enceinte du Palio.

16 h : les deux terroristes ont été abattus. L’opération de levée de doute peut commencer à l’intérieur de la salle. Chaque spectateur est fouillé pour s’assurer qu’il ne porte pas de ceinture d’explosifs. Une opération menée conjointement par la police et la gendarmerie. On peut voir plusieurs spectateurs morts à l’intérieur, à côté du panier de basket.

16 h 15 : coup de théâtre. Un troisième complice se cache parmi les spectateurs. Il est appréhendé et mis au sol sur le parvis du Palio. Il porte une ceinture d’explosifs. « Lève-toi ! Mets les mains en l’air ! Enlève ta veste doucement et avance vers nous », lui ordonne une fonctionnaire de police. Il est exfiltré. 

16 h 30 : Le PC de crise annonce la fin de l’exercice. « Nous avons vu une réactivité importante de toutes les équipes. L’inter-opérabilité a bien fonctionné. La mise en place du corridor par les pompiers et les gendarmes a été fluide. Place désormais au débriefing », confie, à chaud, Yohan Blondel, directeur de cabinet de la préfecture. 

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