Faire face à la menace terroriste

Le Palio a Boulazac a servi de terrain d’entraînement pour un exercice de sécurité civile.Cette attaque factice aura duré environ deux heures. (Ph. Police nationale)

SÉCURITÉ. Jeudi 11 mai, la police, la gendarmerie et les sapeurs pompiers ont effectué un exercice de sécurité civile au Palio à Boulazac. Objectif : améliorer la coordination et les techniques d’intervention.

Depuis les attentats qui ont touché le Bataclan à Paris en 2015, la doctrine de maintien de l’ordre et d’intervention a entièrement été revue par le ministère de l’Intérieur. L’enjeu est d’éviter de perdre du temps et d’être plus efficace lors d’une attaque terroriste. 

Dans la perspective de l’organisation en France de la coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques, la préfecture de la Dordogne souhaitait améliorer la coordination entre ses forces de sécurité en organisant un exercice. « Notre département ne reçoit pas de match et n’accueille pas d’équipes mais nous anticipons une sur-fréquentation de touristes. De plus, une partie de nos forces va probablement être utilisée pour la sécurisation de ces événements. Il faut donc tester l’inter-opérabilité entre ces équipes », explique Yohan Blondel, directeur de cabinet de la préfecture de la Dordogne. 

Cet exercice a mobilisé 15 policiers, 12 gendarmes, 100 figurants (que l’on appelle des plastrons) et 15 sapeurs-pompiers. Car depuis le changement de doctrine d’intervention, les soldats du feu ne sont plus obligés d’attendre la fin des opérations des forces de l’ordre pour évacuer les blessés. 

« Nous testons pour la premières fois ces corridors d’extraction par le Sdis 24 pour voir comment nous pouvons évacuer les victimes le plus vite possible tout en poursuivant les opérations de sécurisation du site », ajoute le directeur de cabinet. 

Un théâtre d’opérations inédit

Pour adapter l’exercice aux effectifs potentiellement présents, les niveaux 1 et 2 ont été engagés. Le premier correspond à police secours. Le second a mobilisé le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) et les CRS. Le niveau 3, correspondant au Raid ou au GIGN, n’a pas été mobilisé. Six mois de travail auront été nécessaires pour mettre sur pied ce type d’exercice qui s’est déroulé dans un lieu inédit, celui de la salle de spectacle du Palio à Boulazac. 

Durant une après-midi, les forces mobilisées ont fait face à deux assaillants qui se sont introduits à l’intérieur du bâtiment à l’issue d’un match de basket, alors que les spectateurs quittaient progressivement les lieux. Un scénario imaginé par le service de la planification de la préfecture sous le commandement de Willy Dessomme. « Notre service a l’obligation de mettre en place plusieurs fois dans l’année des exercices de terrain pour faire face à tout type de menace », explique le chargé de planification. Pour des raisons de sécurité, les forces d’intervention ont travaillé sur la zone de l’exercice avec des armes neutralisées sans munition. Et pour ne pas affoler les riverains, aucune sirène ne s’est fait entendre. L’exercice a été chronométré pour mesurer le temps d’intervention de chaque équipage. Celui-ci va faire l’objet par la suite d’un retour d’expérience.

En chiffres

42  professionnels des forces de l’ordre mobilisés au Palio de Boulazac 

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