Région : un budget serré

Alain Rousset a présenté un budget 2023 « ambitieux » malgré les hausses de charges. (Ph. M. R.)

NOUVELLE-AQUITAINE. Alain Rousset a présenté le budget régional pour 2023. Entre inflation et manque de visibilité, il a souligné sa volonté d’avancer, malgré les difficultés, sur le rail et l’environnement.

« Je n’ai jamais eu autant de difficulté à monter un budget », indiquait Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, lors de sa présentation à la presse, le 14 décembre, à Bordeaux. Il faut dire qu’après la récession des années Covid-19, les embûches de l’inflation et d’une situation internationale tendue sont bien là. « Construire un lycée, c’est six ans », indiquait-il en regrettant le manque de visibilité induit par l’État en matière de dotations régionales. Cela compte pour la Région quand elle s’engage sur le long terme, comme pour la rénovation ferroviaire, qui va coûter 900 millions d’euros ou qu’elle doit anticiper des coûts de l’énergie qui explosent… Il indiquait d’ailleurs « participer au souhait collectif pour le retour d’un calcul raisonnable des coûts de l’énergie, comme l’ont obtenu l’Espagne et l’Italie. Nous réfléchissons à des recours juridiques face à l’enrichissement sans cause de certaines entreprises… ». Il aimerait aussi « des recettes nouvelles, comme un point de TVA pour compenser les travaux ferroviaires, par exemple, comme cela avait été initié sous François Hollande. Et éviter les humiliantes négociations État-Région ». 

Agro-écologie et jeunesse prioritaires

Pour autant, le président de la Région n’entend pas baisser les bras face aux chantiers prioritaires déjà engagés, comme celui de la transition climatique, l’emploi ou encore la formation… Alors, malgré la chute de l’épargne nette [NDLR : ce qui reste lorsque les échéances d’emprunts et les charges courantes sont payées], Alain Rousset a tout de même présenté un budget « ambitieux », avec une priorité : « augmenter les investissements pour relever les défis de la transition écologique ». Cela représente donc une hausse de 8 % des investissements, avec le soutien de l’Union européenne. Autre poste en augmentation : le fonctionnement (+ 9,5 % pour cause d’augmentation du coût de l’énergie – 185 millions d’euros juste pour chauffer les lycées et faire rouler les transports en commun – des taux d’intérêt et des salaires).

À côté de la jeunesse, « priorité numéro 1 de la Région », l’agro-écologie arrive en tête. « Néo Terra continue. Le développement de l’agro-écologie joue un rôle économique, social et environnemental », soulignait le président. Et d’énumérer les 340 millions d’euros provisionnés aussi pour la relocalisation de productions stratégiques, la vigilance face à la fin des prêts garantis par l’État (PGE) et les 500 Me sur trois ans pour poursuivre la stratégie de formation pour l’accompagnement des entreprises dans leur transition écologique. « Il faut préparer l’avenir et accélérer les transitions pour garantir notre souveraineté. » Une transition globale qui a un coût : « Il faut réhabiliter des logements, les transports ferroviaires, passer les bus à l’hydrogène, au biogaz, à l’électrique… Modifier un bus, ça coûte 130 000 euros ! Il faudra former des garagistes… ça suppose des réformes de fond. C’est tout un appareil économique qui est en train d’évoluer face à ces défis ! »

Et de lister les mesures régionales – et européennes – dont l’aide à l’installation en agriculture qui passe, pour 2023, à 27,3 millions d’euros contre 17,4 millions d’euros en 2022. L’objectif ? Installer 1 000 jeunes agriculteurs en Nouvelle-Aquitaine tous les ans.

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