Prévenir le mal-être en agriculture

La MSA renforce la détection et l’accompagnement des agriculteurs en détresse.

Jean-François Fruttero, président de la MSA Dordogne Lot-et-Garonne, fait un point sur la mise en place de la feuille de route pour lutter contre le mal-être des agriculteurs.

Même si la détresse humaine a des causes complexes, la conjoncture actuelle ne favorise pas le bien-être des agriculteurs ; entre les crises dans l’élevage, les aléas climatiques, les fortes augmentations des charges… Malheureusement, le suicide d’un jeune agriculteur, survenu il y a quelques semaines en Dordogne, rappelle à quel point la profession est concernée par cet acte irréversible.

Mercredi 12 octobre, à la salle culturelle de Cénac-Saint-Julien, la MSA Dordogne Lot-et-Garonne proposait un théâtre forum, “Le stress est dans le pré”, avec la compagnie Entrée de jeu, pour évoquer le sujet de manière plus légère. Il s’agit de sensibiliser les agriculteurs, les salariés agricoles et leur entourage à cette problématique, au rôle des sentinelles et de la cellule de prévention de la MSA. Le numéro Agri’écoute permet de dialoguer par téléphone au
09 69 39 29 19 ou par le tchat sur agriecoute.fr. Il est accessible à tout moment, anonymement, avec des écoutants professionnels, des psychologues cliniciens. 

Dans ce contexte, Jean-François Fruttero, président de la MSA Dordogne Lot-et-Garonne, fait le point sur la mise en place de la feuille de route après la présentation par le gouvernement, en novembre 2021, du plan de prévention du mal-être des agriculteurs. « L’objectif était d’en faire une déclinaison dans toutes les caisses régionales, rappelle-t-il. Cette feuille de route partait du constat qu’il y avait beaucoup de choses faites sur les territoires. » 

Réseau de sentinelles élargi

Le plan s’articule autour de trois axes : humanisation des rapports avec les agriculteurs, “aller vers” et accompagnement économique et social. Un comité de pilotage, sous l’autorité des préfets, doit être mis en place dans chaque département. Il rassemble des représentants des services de l’État, d’organisations professionnelles agricoles, d’associations ou des élus locaux, pour parvenir à un traitement plus transversal des dossiers. « Il s’agit de partager les informations sur les actions conduites », précise Jean-François Fruttero. Dans le volet “aller vers”, le réseau de sentinelles s’élargit avec des acteurs volontaires (élus, agriculteurs, coopératives agricoles, institutions financières…) formés par l’ARS (Agence régionale de santé) pour repérer précocement les situations les plus difficiles. « Les premières sentinelles étaient les élus MSA. Ce réseau devait être étoffé avec des gens dont le métier est en lien avec l’agriculture, indique le président de la caisse régionale. Nous savons que plus on prend en amont une situation de mal-être, plus elle a de chance d’être bien traitée. Nous avons fait du “aller vers” au moment de la crise de l’influenza aviaire. » 

Sur le plan économique, Jean-François Fruttero a rappelé les aides accessibles, notamment l’aide au répit, un axe fort du plan gouvernemental. En cas de burn-out (épuisement professionnel), le service d’action sanitaire et social de la MSA propose des aides au remplacement ou des consultations psychologiques. « Le mal-être est multifactoriel », insiste-t-il avant d’ajouter que « pour qu’une installation fonctionne en agriculture, il faut qu’elle soit viable et vivable ».

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