Préserver la qualité de la nuit

Périgord-Limousin. Le parc naturel régional  Périgord-Limousin propose des diagnostics gratuits aux entreprises du territoire pour réduire la pollution lumineuse et mériter un label  “Réserve de ciel étoilé”.

Aider les entreprises à éteindre les lumières

Quel automobiliste n’a jamais aperçu, à l’horizon, le dôme lumineux qui nimbe les agglomérations à la nuit tombée ? Lampadaires, vitrines et autres enseignes contribuent à illuminer le ciel de façon intempestive, perturbant non seulement la faune et la flore nocturne mais aussi le sommeil des humains. Cet éclairage participe aussi à réduire drastiquement la visibilité des étoiles, éblouit les usagers de la route et entraîne des dépenses énergétiques superflues.

Depuis quelques années, le parc naturel régional Périgord-Limousin (PNR-PL) a pris le problème de la pollution lumineuse à bras-le-corps et constitue actuellement son dossier de candidature pour l’obtention du label “Réserve internationale de ciel étoilé” (Rice). « Beaucoup d’actions ont été mises en place au niveau des communes et des villes-portes du PNR pour l’extinction ou la réduction de l’éclairage public, indique Clémence Villé, stagiaire sur le projet Rice. Mais nous nous sommes aperçus, grâce à une carte de pollution lumineuse, que de gros points lumineux subsistaient, même là où les communes éteignaient. » En analysant la cartographie, disponible sur le site du parc, il s’avère que ce sont souvent des entreprises qui laissent leurs éclairages allumés la nuit.

Le PNR-PL a donc mis en place un accompagnement gratuit pour les aider à diminuer autant que possible leur éclairage. « Il ne s’agit pas d’aides financières, précise Clémence Villé, mais d’un diagnostic de tous leurs points lumineux, de préconisations sur ce qui peut être modifié et de les orienter si besoin vers des organismes qui peuvent leur apporter des subventions ou une aide. »

Des entreprises exemplaires

Ce jour-là, elle est reçue, à Nontron, par Stéphane Jourdain, dirigeant de Bricomarché. Celui-ci est déjà conscient de la problématique. « Nous éteignons tout ce que nous pouvons, dans un souci écologique et économique », explique-t-il à la jeune femme. Entre novembre et février, des horloges permettent de déclencher l’éclairage du parking à l’arrivée des salariés le matin et de l’éteindre peu après leur départ le soir. « Il faut qu’on puisse voir notre enseigne quand on est ouvert mais cela ne sert à rien d’allumer quand il n’y a pas de nécessité, ou que l’on est fermé », estime Stéphane Jourdain, sensible au « changement climatique foudroyant ».

Après un rapide tour des lieux pour recenser le nombre de points lumineux, le type d’ampoules utilisées, la présence ou non d’horloges pour les piloter, leur inclinaison, Clémence Villé constate que l’enseigne fait partie des dossiers « exemplaires », puisque l’extinction y est déjà pratiquée au maximum des possibilités. Le remplacement des ampoules halogènes par des leds aux couleurs plus chaudes ou des éclairages photovoltaïques est évoqué avec le dirigeant. Les entreprises ainsi visitées se verront remettre un label, une fois les actions préconisées mises en place pour diminuer leur pollution lumineuse.

Les recommandations s’adaptent à chaque situation. « Il existe des exceptions où l’extinction totale n’est pas possible, comme les entreprises qui tournent en 3×8, les établissements de santé et de soins, les distributeurs de billets, etc. note Clémence Villé. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles on peut jouer, même si l’extinction totale reste le plus efficace. » Histoire de retrouver les étoiles au-dessus de nos têtes, les soirs d’été…

•  Renseignements : c.ville@pnrpl.com – 05 53 55 36 00.

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