Le sénateur Laurent Duplomb rencontre les agriculteurs périgourdins

Le sénateur Laurent Duplomb est venu à Dussac rencontrer les agriculteurs. (A. Claudel)

[Politique] Lundi 8 décembre, à Dussac, les agriculteurs des réseaux JA et FDSEA Dordogne ont échangé avec le sénateur Laurent Duplomb, à propos de toutes leurs problématiques quotidiennes.

C’est dans la cour d’une ferme familiale du Périgord Vert, entre les vaches et le vergers de pommiers, que le sénateur au nom désormais célèbre Laurent Duplomb a échangé durant deux heures avec les adhérents JA et FDSEA, organisateurs de la rencontre accompagnés de Myriam Thomasson (Nouvelles Générations en Périgord). Dès l’ouverture de cette rencontre, Laurent Duplomb a évoqué sa propre exploitation pour illustrer les difficultés rencontrées par les agriculteurs. Lui-même éleveur, c’est avec ce constat effarant qu’il a ouvert le bal des discussions :  » Un jour et demi par semaine, les Français consomment uniquement des produits importés, dont un tiers ne respecte pas nos normes sanitaires ou environnementales.  » Dans l’assemblée des agriculteurs plus dépités qu’étonnés, les sourcils se lèvent. Sous leurs yeux et malgré des protestations qu’on connait parfois musclées, la France perd progressivement sa souveraineté alimentaire.

Le sénateur identifie quatre facteurs responsables de ce déclin : des coûts trop élevés (main-d’œuvre et charges), des relations complexes avec la grande distribution, et enfin les deux sujets qui ont occupé les discussions, des normes franco-françaises délirantes, et des accords de libre-échange alarmants. Concernant le Ceta et le Mercosur, Laurent Duplomb analyse :  » On commerce à armes inégales. Nous courons un 100 mètres avec des boulets aux pieds pendant que nos concurrents ont le vent dans le dos. « 

Situations absurdes

La spécialité française d’ajouter des normes aux normes n’a pas échappé aux débats. Deux exemples cités lors de cette rencontre mettent en évidence ce phénomène, le régime d’enregistrement des poulaillers est fixé à 30 000 places en France, contre 80 000 au niveau européen.

Les exportations françaises de fruits ont reculé de 700 000 à 300 000 tonnes alors que les importations ont bondi en provenance de la Pologne.

Plusieurs producteurs présents ont témoigné de situations locales absurdes, ou encore des “plaintes phytosanitaires” déposées par des voisins. Ces situations conduisent les agriculteurs à se justifier sans arrêt créant un grand malaise au sein de la profession et une défiance persistante. Un producteur du Bergeracois affirme d’ailleurs :  » Les élus locaux ne défendent plus l’agriculture, les jeunes installés renoncent face aux oppositions locales, et le climat devient insupportable « .

Règles d’urbanisme, difficulté d’agrandissement des bâtiments d’élevage, épizooties de DNC et de tuberculose bovine, incohérences administratives… aucun sujet n’a échappé aux discussions et échanges avec le sénateur.

La rencontre s’est conclue sur un constat unanime : les agriculteurs ne savent plus à quoi on veut qu’ils servent. Pour le sénateur,  » on met de plus en plus de normes pour faire de moins en moins de produits, tout en important davantage de produits qui respectent moins de normes.  » Les syndicats ont appelé à des règles cohérentes, un refus catégorique des accords de libre-échange et une simplification effective et rapide.

Laurent Duplomb, quant à lui, a promis de poursuivre son travail législatif pour  » rééquilibrer le balancier  » et revenir à des normes  » vivables  » pour les agriculteurs.

Partagez cet article
Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Plus d'articles pour "ActualitéPolitique"

Publiés récemment