L’accès aux urgences régulé

L’organisation doit permettre aux urgentistes de Dordogne de se concentrer sur les malades en urgence vitale. (Ph. archives Réussir le Périgord)

CENTRES HOSPITALIERS. Depuis le 17 mai, plusieurs établissements médicaux de Dordogne régulent l’accès à leur service des urgences la nuit. Les patients doivent contacter le 15 au préalable.

Dans un contexte de forte tension sur les effectifs médicaux et soignants, les centres hospitaliers de Bergerac, Périgueux, Sarlat et la clinique Francheville de Périgueux, en lien avec l’ARS Nouvelle-
Aquitaine, expérimentent depuis le 17 mai et jusqu’au 30 septembre l’appel au 15 avant de se déplacer dans leurs services des urgences. Ce n’est pas la première fois depuis l’été dernier que les patients sont invités à contacter le Samu avant de se rendre aux urgences. Les hôpitaux de Sarlat et Bergerac ont déjà instauré ce fonctionnement à plusieurs reprises, notamment en soirée et pendant la nuit. 

Le protocole, validé par l’ARS Nouvelle-Aquitaine et mis au point sur proposition des médecins urgentistes des trois centres hospitaliers et de la clinique de Francheville, prévoit qu’entre 19 heures et 8 heures du matin, l’accès aux quatre services des urgences de Dordogne se fasse après appel au 15. Les professionnels du SAMU chargés de réceptionner l’appel, assurent la régulation. 

En fonction de la situation, le patient pourra bénéficier de conseils médicaux au téléphone, être orienté vers le médecin généraliste de garde, être dirigé vers les urgences de l’hôpital ou encore se voir envoyer une équipe médicale sur place. 

Supprimer un dispositif peu lisible

Cette organisation « doit permettre aux urgentistes de se concentrer sur les malades présentant des traumatismes graves ou en urgence vitale et sur toutes les prises en charge prioritaires relevant de l’urgence », précise l’ARS. Le dispositif doit aussi supprimer les modalités transitoires de régulation des urgences, avec des jours et des tranches horaires variables, peu lisibles à la longue pour les habitants du département. « Or, précise l’ARS, les risques sur les prises en charge sont réels si l’organisation mise en place n’est pas bien connue de tous. »

Les patients qui se présenteront spontanément aux urgences entre 19 h et 8 h du matin, sans avoir appelé préalablement le 15, auront accès à un interphone et téléphone pour contacter le Samu. Du personnel d’orientation et d’accueil sera présent pour évaluer la gravité de la situation et la nécessité d’un accès direct au service des urgences.

Cette organisation, en vigueur jusqu’à l’automne prochain, a déjà fait réagir. Pour l’Union des familles laïques de Dordogne, « cette situation (…) ne peut que provoquer des accidents de parcours de soins et d’hospitalisation, pouvant aller jusqu’à des issues létales dans un département très étendu, peuplé par une population vieillissante et dont un tiers des habitants n’a pas de médecins traitants », tandis que la fédération du Parti socialiste de Dordogne se dit « particulièrement préoccupée » et demande « au gouvernement de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour que les hôpitaux publics soient en mesure d’assurer sereinement leur mission, l’accès aux soins pour tous et partout ».

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