Des stéréotypes à éliminer

Échanges entre Elisa Goulfier, du CIDFF, et des jeunes femmes en insertion de la Mission locale du Grand Périgueux. (Ph. A. M.)

ÉGALITÉ. Le 8 mars, Jean-Sébastien Lamontagne, préfet, a assisté à Périgueux, à des échanges entre des jeunes femmes en insertion et des cheffes d’entreprises sur les stéréotypes de genre et les freins à l’emploi.

« Qu’est-ce qu’on entend par égalité de genre en milieu professionnel ? »  interroge Élisa Goulfier, conseillère emploi au CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles). « Avoir les mêmes salaires », lance Mélanie, jeune fille en insertion à la Mission locale du Grand Périgueux. « Être traitée de la même manière », dit une autre. « Avoir la même considération », « N’être vue qu’à travers son travail et non le fait d’être un homme ou une femme »… Les réponses s’enchaînent. 

Le 8 mars, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, Jean- Sébastien Lamontagne, préfet de la Dordogne, a assisté à l’atelier “8 mars, 8 femmes”,  organisé à la résidence hôtelière Le Saint Jacques, à Périgueux, par la Mission locale du Grand Périgueux et animé par le CIDFF, en présence de Valérie de Pauw, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité. À cette occasion, des jeunes femmes en insertion éloignées de l’emploi et des cheffes d’entreprises se sont retrouvées pour échanger autour de la question des stéréotypes de genre. « Quand j’arrive et que je dis que je suis le médecin, on me répond : “ah bon !” C’est assez marquant en Dordogne », a témoigné Salima Madoui, pneumologue à la clinique Francheville. Si le milieu médical est très féminisé, les postes de chefs de service sont souvent occupés par des hommes. « Entre devenir cheffe de service et avoir des enfants, on fait des choix. On sait très bien qu’avoir des projets d’enfants est un facteur discriminant à l’embauche. » Heureusement, il y a aussi quelques améliorations dans les transports, les médias, le bâtiment ou la représentation politique.

Dès l’orientation

« Toutes les jeunes filles qui sont ici sont vraiment à l’étage de la construction de leurs projets professionnels. Nous savons que les stéréotypes de genre pèsent fortement au moment de l’orientation et du choix des métiers », a indiqué Emmanuelle Lignat, conseillère à la Mission locale du Grand Périgueux. Elle a expliqué que seulement 19 métiers étaient réellement mixtes en France alors que les femmes sont surreprésentées dans certains comme les soins, le social et l’éducation. 

La rencontre a permis à Élisa Goulfier de présenter le CIDFF. Il a pour mission de favoriser l’autonomie sociale, professionnelle et personnelle des femmes, ainsi que promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes. La structure sensibilise aussi aux violences avec une spécificité concernant la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Le matin, le groupe de femmes a suivi un cours d’initiation à la boxe avec le Boxing club de Périgueux, à la Filature de l’Isle. « Il s’agit de casser l’image d’un sport masculin et violent, ainsi que gagner en confiance pour se sentir plus en sécurité dans l’espace public », a expliqué Emmanuelle Lignat. Cette journée avait été organisée pour la première fois par la Mission locale dans le cadre d’un appel à projets.

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