[Périgueux-Mensignac] « Entre Tour et Bourg… festival » propose films, expositions, représentations artistiques autour de la question féministe.
Quel est le point commun entre un spectacle mêlant danse et théâtre, du chant polyphonique occitan, un bal trad électro et un spectacle avec des livres ? La réponse n’est peut-être pas évidente de prime abord, mais elle le devient lorsqu’on écoute les équipes couplées des Compagnies Rouletabille et Lilo annoncer le programme éclectique d' »Entre Tour et Bourg… festival », l’évènement qu’elles ont organisé à Périgueux et Mensignac, du 24 au 26 octobre. « Nous voulions travailler autour du féminisme dans toutes ses expressions les plus larges« , résume Émilie Esquerré, directrice artistique des deux compagnies, sises respectivement à Périgueux et Mensignac, là où aura lieu le festival.
Ce dernier est l’aboutissement de plusieurs rendez-vous qui ont marqué l’année et la collaboration étroite entre les deux compagnies et leurs territoires.
« Cinq évènements artistiques ont eu lieu en amont, souligne Ambre Ludwiczak, intervenante artistique pour la Compagnie Rouletabille. Une collecte d’interviews filmées pour recueillir la parole de personnes ayant assisté au spectacle « Les Encyclies – d’Un récit », une exposition dans un grenier, qui ressemblait à un grand cabinet de curiosités, et des résidences de compagnies qui ont aussi travaillé sur des questions féministes telles que le consentement ou les chevaleresses méconnues. »
Chaque date a été le prétexte pour réunir les milieux dans lesquels évoluent les compagnies. Les interviews filmées ont par exemple été recueillies en milieu rural, à Mensignac, ainsi qu’auprès des populations de quartiers à Périgueux. « Il y a des similitudes entre la ruralité et les quartiers populaires« , confirme Adeline Stocklouser, administratrice de la Compagnie Rouletabille.
De même qu’il existe des passerelles entre les mondes artistique et militant. « Le spectacle ou la danse sont des outils d’émancipation avec une certaine liberté de dire, souligne Émilie Esquerré. Ce festival porte sur des sujets engagés : les violences faites aux femmes, les stéréotypes de genre… Et c’est l’occasion de faire converger tous ces publics différents qui sont venus aux manifestations en amont.«
« Le festival mêle le rural et les quartiers populaires, l’artistique et le militant. »
Durant trois jours, les spectateurs vadrouilleront donc entre Périgueux – le vendredi – et Mensignac – les samedi et dimanche.
L’ouverture aura lieu avec un premier spectacle de théâtre et de danse par la Compagnie Lilo, « Un récit », qui se penche sur « tout le cheminement psychique et psychologique pour prendre la parole autour d’un trauma, en l’occurrence pour une femme qui a subi un viol, explique Margot Vouters, chargée de production et de diffusion pour les deux compagnies. La danse interroge aussi sur le rapport au corps et au consentement.«
Le soir, le concert de Dawa Salfati aura lieu dans les locaux de la Compagnie Rouletabille.
Du sport en costume
C’est le samedi que le festival revêtira son côté le plus éclectique avec, pour commencer, à 14 h, un spectacle jeune public, « Lili lit, les filles et les garçons », sur les stéréotypes de genre. Une heure après, tout le monde basculera en extérieur pour un atelier vocal, « Circle song », mené par Dawa Salfati.
Avec le spectacle « Barbie bleue », le collectif Elles disent invite le public à un spectacle interactif, « où vous êtes l’héroïne » : Barbie, jeune adolescente accro aux réseaux sociaux, est coincée dans un labyrinthe hanté par les personnages des contes de notre enfance. Deux comédiennes vous proposent de partir avec elle à l’aventure pour l’aider à déjouer les pièges que les loups-garous, sorcières et autres ogres ont mis sur son chemin.
Dans « Eròs e Tanatòs », Laurent Labadie livre un documentaire qu’il a lui-même qualifié « d’anti-autobiographique« . « Le réalisateur porte un regard sans concession sur son travail artistique de performeur de rue qui a pu heurter la sensibilité des personnes qu’il a brocardées.«
En soirée, c’est la musique qui prend le relais avec « un chantier vocal » de chants polyphoniques occitan et un bal trad électro.
« Nous voulions une journée sportive dans ce festival donc nous avons programmé un badminton costumé : un tournoi en double mixte, accessible à tout le monde, qui intègrera des accessoires costumés pour servir de handicap en fonction des niveaux des joueurs« , explique Helio Esquerré-Labadie, initiateur du festival.
Renseignements : 06 37 78 86 12 – 06 95 60 34 89. Réservation sur Hello asso, rouletabille-theatre