Les pompiers s’entraînent au chai

Opération complexe d’évacuation d’une personne du haut des cuves de la cave de Sigoulès : les pompiers sont formés à ce genre d’intervention. (Ph. A. Merlingeas)

SECOURS. Des pompiers du Grimp de Périgueux, Bergerac et Sarlat ont effectué une simulation d’évacuation d’une personne du haut des cuves, à la cave de Sigoulès, dans le cadre de leur formation.

Les salariés de la cave de Sigoulès ont vécu une matinée un peu particulière, vendredi 28 avril, puisqu’une quinzaine de sapeurs-pompiers du Grimp (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux) ont réalisé un exercice au sein du chai de la coopérative. Des systèmes de cordage, avec mousquetons, barres d’ancrage, poulie et treuil électrique, avaient été mis en place pour simuler l’évacuation d’une personne qui aurait fait un malaise et présentant des douleurs traumatiques médicalisées. L’étroitesse des escaliers ne permettant pas de transporter la victime dans un brancard, il fallait la descendre dans une civière du haut d’une passerelle tout en haut des cuves, à une vingtaine de mètres du sol. 

Deux groupes s’étaient répartis pour effectuer la même mise en situation. « Les pompiers doivent faire un certain nombre d’heures d’entraînement tous les ans et chaque mois, notamment sur des sites industriels. Nous nous exerçons beaucoup à la poudrerie Eurenco », a indiqué l’adjudant-chef Vincent Imberty, de la brigade de Bergerac.

Outre les risques de chutes ou de malaises, plus importants au moment des vendanges où l’activité s’intensifie dans un chai, il existe un autre danger très spécifique, lié à l’intoxication au dioxyde de carbone dans les cuves de vinification. Heureusement, l’adaptation des protocoles de travail permet de limiter ce risque, comme l’a expliqué Florence Jolibert, responsable qualité à la coopérative.

Pour les responsables de la cave, il s’agit d’un échange gagnant/gagnant avec le Sdis 24. Des exercices de ce genre s’étaient déjà déroulés sur le site, il y a une bonne dizaine d’années. En cas d’accident, les pompiers auront déjà une connaissance des lieux. Même si à la cave de Sigoulès, heureusement, aucun accident grave ne s’est déroulé depuis longtemps, il faut s’y préparer. « Cela peut arriver, selon Bénédicte Bosselut,
présidente de la coopérative. Notre collaboration avec le Sdis 24 consiste à mettre à disposition un site industriel avec beaucoup d’escaliers, de passerelles et de plateformes sur trois étages, où ils peuvent s’entraîner. »

Le Grimp est une brigade spécialisée pour laquelle une quarantaine de pompiers sont formés en Dordogne, répartis entre Bergerac, Périgueux et Sarlat. Si ses membres réalisent également des interventions courantes (incendies, secours aux personnes), une formation spécifique leur permet d’opérer lorsque les moyens habituels sont inadaptés ou inefficaces, en lien avec des lieux en hauteur ou profonds, et lorsque la pathologie de la victime nécessite de la descendre à l’horizontale. 

50 interventions par an

« Aujourd’hui, nous faisons beaucoup d’évacuations de personnes obèses par des fenêtres d’appartements », a précisé Vincent Imberty. Les pompiers du Grimp interviennent également pour secourir des animaux sauvages, d’élevage ou domestiques tombés dans des puits, des trous ou des fossés. « Le Grimp réalise 50 interventions par an en Dordogne. En plus, le Sdis 24 est école zonale. Nous formons les pompiers de Nouvelle-Aquitaine à cette spécialité », note l’adjudant-chef. Spécialisation au sein de la spécialité : seulement cinq pompiers en Dordogne sont formés pour intervenir dans des sites souterrains comme des grottes ou des cavités.

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