Le circuit court des urgences

Le docteur Vincent Lacoste est l’initiateur de ce CMSI à Périgueux, ouvert depuis le 6 février.(Ph. Th. M.)

SANTÉ. Depuis un mois, un nouveau Centre de soins immédiats a ouvert ses portes à Périgueux. Initié par le docteur Vincent Lacoste, il a pour objectif de faire le lien entre la médecine libérale et les urgences à l’hôpital.

C’est une offre d’accès au soin encore peu connu en France qui vient de s’implanter à Périgueux. Le concept de Centre médical de soins immédiats (CMSI), créé en 2012 à Nancy, se veut être un rouage entre les cabinets de médecins libéraux et les urgences de l’hôpital. « Nous pratiquons les urgences dites relatives c’est-à-dire les soins qui sont à la fois trop lourds pour les médecins généralistes et qui passent en dernier aux urgences de l’hôpital public », explique le docteur Vincent Lacoste à l’initiative de la création du CMSI de Périgueux.

La particularité de cette structure est de pouvoir accueillir des patients dans un délai beaucoup plus court, entre une à deux heures après leur entrée. La traumatologie est la typologie de soins proposée en priorité au sein de ce centre. Viennent ensuite les douleurs thoraciques, abdominales et en dernier lieu, les pathologies orl, pulmonaire et urinaire. En revanche, insiste le Dr Lacoste, «  nous ne faisons pas de pédiatrie ni de médecine libérale. Il ne faut pas se méprendre, nous sommes un centre d’urgence. » Les patients sont admis sans rendez-vous et peuvent s’annoncer sur le site dédié mais «  cela ne fait pas valeur de réservation », ajoute le créateur du CMSI de Périgueux. Ouvertes depuis le 6 février, ces urgences accueillent jusqu’à 50 patients par jour maximum. Ils sont pris en charge par une équipe soignante composée d’un médecin urgentiste, de deux infirmières, deux secrétaires et une manipulatrice radio. Un médecin généraliste devrait prochainement venir renforcer l’équipe. 

Recours à la télémédecine

«  Les patients peuvent nous être adressés via la régulation du Samu pour les levées de doutes qui nécessitent un examen clinique. L’objectif est que ce type de patients ne repassent pas par les urgences. C’est la raison pour laquelle nous signons prochainement une convention avec l’hôpital de Périgueux pour que l’on puisse accéder au scanner rapidement », détaille l’urgentiste. 

Le centre de Périgueux est le douzième de ce type en France mais il s’agit du premier à avoir recours à la télémédecine. Appelé Médibag, ce dispositif va être déployé, d’ici la fin mars, à destination des infirmières libérales. « Nous avons lancé un appel à candidatures et 50 ont répondu présentes pour tester ce nouvel outil. La télémédecine a fait ses preuves dans d’autres départements car il y a, de chaque côté de l’écran, des professionnels prêts à interagir avec le patient. C’est la clef », explique Vincent Lacoste. Pour lui, cet outil va permettre aux médecins libéraux de se décharger des consultations à domicile. Il estime pouvoir assurer près de 20 % des consultations du centre grâce à Médibag. 

«  Notre CMSI s’inscrit dans un maillage territorial pour l’accès au soin. Aujourd’hui, l’idée est d’avoir des spécialistes regroupés dans ces centres comme les nôtres. La régulation des patients doit être faite par des cabinets d’infirmières à domicile notamment via la télémédecine », explique le professionnel. Cette organisation permettrait, selon lui, d’attirer de nouveaux praticiens réticents à l’idée de se retrouver seuls dans leur cabinet. 

Le CMSI de Périgueux est soutenu dans sa démarche par la clinique du Parc à Périgueux pour des soins de traumatologie et d’orthopédie. « Nous sommes dans une interface ville-hôpital souvent rêvée mais qui, avec le CMSI, devient réalité », conclut l’urgentiste.

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