[L’invité]

Samuel Tognarini (Ph. A. Merlingeas)

Samuel Tognarini directeur de l’association Cassiopea

Le centre Alma 24 – Allô maltraitance vient de franchir le cap des 1 000 dossiers ouverts depuis sa création en 2008 au sein de Cassiopea. À quoi sert ce service et comment fonctionne-t-il ?

Le centre Alma 24 sert à tous ceux (victimes, proches ou témoins) qui sont confrontés à une situation de maltraitance d’une personne âgée ou en situation de handicap. Le service fonctionne avec des bénévoles formés, accompagnés par Clémence Lepri, sa coordinatrice. Les bénévoles assurent deux permanences téléphoniques (05 53 53 39 77) par semaine : le lundi et jeudi après-midi. En dehors de ces créneaux, le réseau national a son propre numéro (3977). Au final, l’accompagnement de la personne se fera par nos équipes de bénévoles (huit au total). Dans quatre appels sur cinq, l’appelant est témoin de maltraitance. Nous les conseillons. Nous n’entamons des démarches que si la personne impliquée n’est pas en capacité de le faire. Nous intervenons lorsque la situation relève du procureur et qu’il existe un danger pour la victime. Nous avons eu trois situations de ce type cette année. Dans ces cas, le parquet peut demander aux services sociaux de faire une évaluation ou à la gendarmerie de réaliser une enquête.

Est-ce que le nombre de dossiers tend à augmenter ? Quels sont les types des maltraitances signalées ?

1 000 dossiers depuis 2008, c’est un peu le sommet de l’iceberg ! Le sujet reste tabou. Notre rôle est d’informer le grand public et de former les professionnels comme les aides à domicile. Depuis deux ans, nous avons doublé notre activité. Nous sommes passés d’une cinquantaine de situations à gérer chaque année à une centaine. Nous pensons que ça s’explique, notamment, parce que le numéro d’appel est mieux connu. Nous avons constaté une augmentation du nombre d’appels des professionnels. La maltraitance psychologique est la plus courante. Elle peut être verbale (injures, menaces…) ou non verbale (indifférence, dénigrement…). La maltraitance financière arrive après. Le vieillissement de la population augmente la dépendance. La mauvaise conjoncture économique génère davantage de conflits. La précarité est un facteur de risque au même titre que les addictions ou la souffrance psychologique.

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