140 marches pour survoler la vallée de la Dordogne

Le fort est implanté dans une cavité naturelle à 120 mètres de haut. (Photos Fort de La Roque-Gageac)

Désormais ouvert toute l’année, le fort de La Roque-Gageac offre un point de vue haut perché sur le village et la rivière qu’il surplombe.

Si vous êtes sujet au vertige, les lignes suivantes ne sont pas pour vous. Quoique. Peut-être vous donneront-elles envie de surmonter votre phobie du vide pour profiter d’un des plus beaux panoramas du Périgord noir : celui que découvrent les visiteurs du fort de La Roque-Gageac, perché à 120 mètres au-dessus de la Dordogne.

Mais comme tout site exceptionnel, il se mérite. Avant de pouvoir admirer la vue à 180 degrés qui balaie la vallée, depuis Domme jusqu’à Marqueyssac, il va falloir y mettre du vôtre et gravir les 140 marches à flanc de falaise, qui donnent accès au promontoire.

Lors de sa construction au Moyen Âge, le fort était accessible par le grenier du château construit à ses pieds, contre la paroi rocheuse. Aujourd’hui, il ne subsiste plus aucune trace de l’édifice, remplacé par une maison qui accueille les visiteurs avant qu’ils se lancent dans l’ascension par l’intérieur, avant de déboucher sur l’extérieur. Les 32 dernières marches sont monolithiques, creusées directement dans la roche.

Une fois parvenu en haut, place à la découverte de la structure surprenante de cet ancien site militaire, qui n’a « jamais été pris par les armes », précise Véronique Issot, chargée de l’accueil sur le site. « Pendant les guerres de Religion ou la guerre de Cent Ans, il a été pris parce qu’il dépendait du village de Domme et que Domme a été pris, mais il n’a jamais vraiment été attaqué. »

Des piliers pour consolider le plafond

Le fort se visite depuis les années 90 mais Jean-Max Touron, son propriétaire depuis 2019, y a installé une exposition retraçant l’historique du lieu et plus largement celui du village de La Roque-Gageac et de ses habitants. Elle part de l’époque médiévale, où le fort servait de refuge aux évêques de Sarlat, jusqu’à la période plus récente du chantier d’ampleur entrepris pour consolider le plafond. En effet, un effondrement, en 2010, a entraîné la fermeture du fort jusqu’en 2015, le temps d’achever les piliers en béton qui donnent aujourd’hui un aspect en partie contemporain au site. Au fond de la cavité, les visiteurs peuvent découvrir une vidéo complétant les informations présentées dans l’exposition et permettant d’imaginer le village tel qu’il pouvait être à la fin du XVe siècle.

Jusqu’ici fermé pendant les mois d’hiver, excepté lors des vacances scolaires, le fort restera désormais ouvert tous les jours – excepté le 25 décembre, pour offrir une expérience « magique, entre brumes matinales envoûtantes et douces lumières d’automne et d’hiver ». Il est possible d’y croiser certains habitants ailés, des choucas des tours aux hirondelles des falaises et hiboux grands-ducs pour le plus grand bonheur du propriétaire des lieux, féru de fauconnerie.

60 000 visiteurs s’élancent chaque année pour la montée des marches vers le fort haut perché. En ferez-vous partie ?

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