Un savoir-faire ancestral

Les grimpettes, servant à l’ascension des poteaux, sont exportées au Mali, au Sénégal ou en Argentine. Elles sont fabriquées et assemblées à la main. Ces réalisations sont l’un des produits phares du catalogue de l’entreprise. (Ph. T. Mercier)

INDUSTRIE. La fonderie Lacoste est implantée au cœur du Périgord vert, à Excideuil, depuis 1872. L’entreprise familiale, spécialisée dans la grimpette, est désormais dirigée par la cinquième génération.

Le savoir-faire se transmet de génération en génération à la fonderie Lacoste, créée en 1872 en Périgord vert, à Excideuil. La PME familiale a été dirigée successivement par Jean et Pierre Lacoste. 

Depuis une dizaine d’années, Damien Lacoste assure le développement de l’entreprise de 12 salariés, spécialisée dans les activités de forge et de fonderie. « Nous fabriquons tout ce qui peut servir pour la cheminée (pare-feu, plaque, grille de chaudière). En forge, nous nous sommes spécialisés dans la fabrication des grimpettes pour l’ascension des poteaux. Et nous avons des produits de ferronnerie avec la conception de grilles, portails et marquises à la demande », détaille le dirigeant de l’entreprise Lacoste. En fonderie, la société s’approvisionne au sein du réseau de recyclage mais aussi en Belgique. 

Le succès de l’export

Fabriquer de tels objets ne s’improvise pas et nécessite un respect du cahier technique. « En fonderie, le bain de fusion doit atteindre 1 600 °C. La pièce est mise dans un four dit de fusion pour passer de l’état solide à l’état liquide. Ensuite, elle est coulée aux alentours de 1 300 °C. Tout ce processus est alimenté au gaz, une énergie qui nous permet de garder des températures très élevées pendant au moins 30 minutes, le temps de la fusion », explique Damien Lacoste. La technique est un peu différente pour la partie forge, où le métal est monté en température pour être moulé à la bonne forme.

Pour alimenter ses fours, l’entreprise a fait le choix d’abandonner le coke (charbon) pour la ferronnerie et de se tourner vers une alimentation électrique. Une énergie qui a l’avantage de demander moins d’entretien et permet une meilleure réactivité. 

La fonderie Lacoste s’adresse aux particuliers, localement, et aux revendeurs indépendants. « Nous touchons le particulier grâce à la ferronnerie via nos produits comme les portails, les grilles, les rambardes. Nous pouvons aussi faire des produits sur mesure », explique Damien Lacoste. Mais le volume le plus important est réalisé grâce à l’export. Certains objets, comme les plaques de fonderie, sont commercialisés en Europe, Allemagne et Italie en particulier. Les grimpettes sont, elles, exportées au Mali, au Sénégal et en Argentine. 

Une augmentation des coûts qui plombe l’activité

À l’instar des autres entreprises françaises, Lacoste forge et fonderie doit faire face à un environnement économique incertain. « Nous devons constamment jongler entre les délais d’approvisionnement de nos matières, qui sont de plus en plus longs, et leurs prix. Avant la Covid, la ferraille était à 400 e la tonne contre 800, voire 1 000 e aujourd’hui », déplore le dirigeant. 

Pour faire face à cette situation, ce dernier peut compter sur un stock conséquent de matière première, ce qui lui permet d’anticiper les commandes. Néanmoins, il est obligé de répercuter certaines augmentations sur la facture finale de ses clients. « Nous résistons sans doute grâce à notre hyper spécialisation. Nous avons fait le choix de nous concentrer sur l’acier et la fonte et de ne pas toucher à l’aluminium, où le secteur est concurrentiel », explique Damien Lacoste. Sa société réalise près de 1,2 million d’E de chiffre d’affaires. Un résultat en stagnation par rapport aux années précédentes. 

En revanche, l’entreprise devrait subir l’année prochaine le rattrapage des coûts liés à l’énergie, d’où un certain pessimisme de la part de son dirigeant. « Nous allons changer de contrat d’énergie en 2024. C’est à partir de ce moment où nous verrons si nous sommes en capacité de maintenir notre activité », explique, inquiet, Damien Lacoste.

EN CHIFFRES

1,2 M d’euros de chiffre d’affaires réalisé par an

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