Un nouvel outil pour les élus

Germinal Peiro a lancé officiellement la SAS Foncière en Dordogne devant un parterre d’élus locaux. (Ph. Th. Mercier)

AMÉNAGEMENT. Le Conseil départemental a lancé, jeudi 9 février, la SAS Foncière en Dordogne, une structure conçue pour soutenir la redynamisation économique des centres-villes périgourdins.

Le moment était solennel, jeudi 9 février à l’hôtel du Département. Son président, Germinal Peiro, a lancé officiellement la SAS Foncière de Dordogne. Ce nouvel outil a été créé pour favoriser le développement des centres-villes périgourdins.

Pour donner naissance à cette foncière, le Conseil départemental, à travers sa société d’économie mixte (Semiper), s’est associé à la Banque des territoires. La SAS Foncière de Dordogne a donc pour objet l’acquisition, la réhabilitation, le financement et l’exploitation de biens à usage commercial, artisanal ou de service avant revente de ces derniers. La Foncière se place en recours par rapport aux acteurs privés qui n’offrent pas aujourd’hui de solution pour réhabiliter des locaux commerciaux dans les centres-villes. Des rues entières se vident alors de leurs commerçants. 

Des besoins pour tout le département

La création de cette foncière s’est accompagnée d’une étude qui a mis en évidence trois besoins précis. Le premier d’entre eux, la restructuration d’îlots et d’immeubles urbains, qu’il s’agisse de logements ou de commerces. Ensuite, il y a la reconversion des friches tertiaires, industrielles et commerciales. Enfin, le troisième besoin concerne l’immobilier d’entreprises avec l’acquisition et la réhabilitation de locaux en vue de soutenir le développement économique. « L’objectif de la Foncière n’est pas de faire de l’argent mais bien d’effectuer des opérations blanches à chaque fois », a précisé Germinal Peiro. 

La structure sera capitalisée à hauteur de 3 millions d’euros dont 53,33 % sont apportés par la Semiper (Département), 40,73 % par la Banque des territoires et 5,93 % par quatre autres actionnaires : Crédit agricole, Crédit mutuel, la Chambre de commerce et d’industrie et la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Dordogne. 

La structure va être contrôlée par deux collèges d’actionnaires distincts. L’un public (majoritaire à 67,32 % ) dans lequel on retrouve le Département, 12 communes, neuf communautés de communes et une communauté d’agglomération. Le collège privé (32,68 %), quant à lui, compte dans ses membres la Caisse des dépôts, Périgord Habitat, la CCI, les banques et Action logement immobilier. Un comité technique va être chargé d’étudier la viabilité des projets pour qu’ils soient ensuite présentés lors de l’assemblée générale de la Foncière. 

« Précédemment, lorsqu’une commune souhaitait sauver le dernier local commercial, elle rachetait les murs en prenant le risque d’emprunter et de se mettre en gestion directe. Désormais, la Foncière va le faire à sa place », explique Patrick Martinez, directeur régional de la Banque des territoires.

Les parties prenantes de cette foncière n’ont pas attendu sa création pour identifier sur le territoire des projets. À ce jour, 30 lieux potentiels ont été remontés par les collectivités. Plus précisément cinq sont plus spécifiquement à l’étude à Sarlat, Eymet, La Roche-Chalais, Thiviers et Périgueux.

Des élus enthousiastes

À l’issue de cette présentation la parole a été donnée aux participants dont la majorité était sans surprise des élus locaux. Tous ont salué avec satisfaction l’arrivée de cette foncière à l’image de Fabienne Lagoubie, maire adjointe de Sarlat, chargée de l’urbanisme : « À Sarlat, ce ne sont pas les friches commerciales qui nous posent problème mais bien plus les investisseurs qui proposent des prix de pas-de-porte impraticables pour les professionnels. La Foncière va nous permettre de proposer des locaux aux tarifs du marché. » Jean-Michel Sautreau, maire de La Roche-Chalais, était également dithyrambique sur cette nouvelle structure territoriale. « Nous avons adhéré dès le début à la Foncière, avant même de connaître les projets fléchés. Et nous l’avons fait par solidarité pour le territoire », a déclaré l’élu, enthousiaste. 

Les premiers arbitrages des projets communaux devraient intervenir dans le courant du printemps. Les élus sont invités à contacter la Semiper pour toutes questions concernant leur projet.

ACCOMPAGNEMENT

L’apport de la Banque des territoires

Au-delà de cette foncière, la structure financière accompagne l’État dans des projets d’ingénierie tels que le fonds vert pour la transition écologique des communes. La Banque des territoires propose aussi aux collectivités des prêts dédiés pour financer des aménagements. Cette année, 28 milliards d’euros seront ainsi alloués aux collectivités à l’échelle nationale.

EN CHIFFRES

5 projets à l’étude par la nouvelle Foncière de Dordogne

Partagez cet article
Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Plus d'articles pour "Entreprendre"

Publiés récemment