Sensibiliser les enfants

Thomas Pété va faire découvrir son élevage aux enfants de CM2 de l’école de Celles, le 15 mai. (Ph. A. Merlingeas)

BOVIN. Thomas Pété et Olivier Petit, de l’Earl Parc du broc à La Jemaye, accueillent des élèves de l’école de Celles dans le cadre de Made in viande, le 15 mai. Ils participent pour la première fois.

Comme chaque année, Made in viande a lieu au printemps. En 2023, la manifestation se déroule du 10 au 17 mai. Thomas Pété et Olivier Petit, de l’Earl Parc du broc à La Jemaye, y participent pour la toute première fois. « Marie-Van Hubert, chargée de mission à Interbev Nouvelle-Aquitaine, nous a contactés pour savoir si nous étions intéressés pour accueillir la visite d’une école », explique Thomas Pété. 

L’éleveur et son associé ont répondu positivement à la proposition. Le rendez-vous est fixé au lundi 15 mai, le matin, avec une vingtaine d’enfants de CM2 et leurs enseignants de l’école de Celles.

En amont, l’éleveur a reçu par courrier le kit de promotion Made in viande avec une affiche, une nappe, des verres, des casquettes et de la documentation… à charge de l’éleveur de se débrouiller avec tout ça. « Je ferai l’animation et la présentation. L’élevage et la consommation de viande ne sont pas forcément bien vus. C’est l’occasion d’expliquer notre métier », lance Thomas Pété. S’il ne relève pas encore trop de critiques de l’élevage dans son secteur très rural, l’agriculteur sent davantage de réprobations concernant les cultures et le recours aux pesticides. « Pourtant, nous faisons de l’agriculture raisonnée. Les produits coûtent cher. Nous n’allons pas nous amuser à doubler les doses », répond-il.

L’éleveur va expliquer son quotidien à un très jeune public. Il est habitué à recevoir des élèves de la Maison familiale rurale du Ribéracois. Ils viennent plusieurs jours par an pour apprendre le fonctionnement du tracteur, des engins et s’entraîner. « Ils attellent des outils. On leur met une prairie à disposition, un tracteur et des télescopiques. » Pour Made in viande, le public sera bien plus jeune et moins connaisseur. Les questions devraient être plus élémentaires, voire inattendues. 

Dégâts de grêle en 2022

L’éleveur pourra leur expliquer l’histoire de son installation et décrire la ferme. En 2017, Thomas Pété a rejoint Olivier Petit sur l’exploitation familiale de ce dernier en tant qu’associé. Ils élèvent un troupeau de 120 mères limousines avec 300 ha, dont 150 ha de cultures en partie auto-consommées (blé, orge, triticale, maïs, tournesol, colza, sorgho) et 150 ha de prairies. Une partie des céréales produites sont commercialisées par SDA négoces (groupe Terres du sud). Les taurillons engraissés sont vendus à Bétail 24, un négociant. Des vaches d’engraissement sont achetées par un boucher de Ribérac.

En 2022, l’exploitation a vu ses cultures réduites à néant par l’orage de grêle du 20 juin. Les bâtiments endommagés ont été refaits mais l’année a été compliquée. « Notre stock de foin d’hiver est passé cet été. Il a fallu acheter du foin. Heureusement, des céréaliers nous ont donné de la paille », explique-t-il. 

Les associés ont tous les deux fait leurs études à la MFR du Ribéracois, à Vanxains, même s’ils ont quatre ans d’écart. Originaire de Ribérac, dès son plus jeune âge, Thomas Pété souhaitait devenir agriculteur. « Mes parents travaillaient dans la fonction publique. Mon grand-père était agriculteur. Quand j’étais jeune, j’allais dans la ferme de mon voisin pour lui donner des coups de main. » 

En 2009, il obtient un bac professionnel CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole). « J’avais déjà un projet d’installation qui n’a pas abouti », raconte-t-il. Il devient alors ouvrier agricole et travaille chez plusieurs entrepreneurs. « Je venais moissonner ici. Olivier Petit cherchait un associé quand sa mère est partie à la retraite. Il me l’a proposé. J’y ai réfléchi pendant quelques mois. L’exploitation et le secteur m’ont plu. » Il choisit quand même de faire un an de stage parrainage pour voir si le courant passe et bénéficier d’aides. Pour son installation, il a été accompagné par la Chambre d’agriculture. Il a aussi bénéficié de la DJA (dotation jeune agriculteur).

« Je me sens chez moi »

Avec le recul, l’éleveur tire un bilan assez positif de son installation. « Je suis très content. Je me sens chez moi. Parfois, on se dit que l’on a fait une erreur. Quand, tu es ouvrier, tu n’as pas les mêmes responsabilités. La nuit, tu dors sur tes deux oreilles. Là, c’est différent. » 

Aujourd’hui, les agriculteurs de La Jemaye doivent faire face à la hausse des charges même si les prix de vente de la viande ont bien augmenté. Ils n’ont pas pu bénéficier des cours élevés des céréales, vu qu’ils ont perdu toute leur production en 2022. « Alors que nous avions payé nos intrants très chers. Les engrais ont coûté jusqu’à 1 000 euros la tonne. » Une réalité du métier que Thomas essaiera d’expliquer simplement aux enfants de l’école de Celles, le 15 mai.

Dordogne

Made in viande

Organisée partout en France par Interbev et Inaporc, Made in viande aura lieu du 10 au 17 mai. Il s’agit de visites et d’échanges ouverts au grand public ou à des établissements scolaires avec des acteurs de la filière élevage et viande. Ils ouvrent leurs portes afin de partager leurs métiers, leur quotidien et leurs valeurs. En Dordogne, les participants sont l’Earl Parc du broc à La Jemaye, la ferme de Chalup à Eyvirat, la Ferme de Bosloubet-Chantegros, à Eyzerac et l’Élevage Puybarbeau, à Nanthiat, qui accueillent des établissements scolaires durant une journée et la Sarl Maison Levy, boucherie à Hautefort.

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