Les collégiens face aux violences

Sonia Wolke et Serge Herbet, de la gendarmerie, sont intervenus au collège de Saint-Astier pour parler des violences et discriminations. (Ph. A. Merlingeas)

PRÉVENTION. La brigade de gendarmerie de Saint-Astier et la Maison de protection des familles (MPF) sont intervenues, le 28 février, auprès des collégiens pour parler violences et discriminations.

« Quelles sont les formes de violences que vous connaissez ? », interroge Sonia Wolke, adjudante de gendarmerie à la Maison de protection des familles (MPF). Quelques réponses fusent chez les élèves de classe de Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté). « Mettre un coup de poing ou un coup de pied », répond un enfant. « Il s’agit des violences physiques », explique Serge Herbet, adjudant-chef à la brigade de gendarmerie de Saint-Astier. Il enchaîne en listant les violences : physiques, verbales, morales… et les violences sexuelles. À cette annonce, une des élèves sort de la classe en pleurs. Heureusement, au préalable, l’adjudante avait prévenu que les élèves pouvaient sortir si un sujet les blessait.

Les deux gendarmes sont intervenus au collège de Saint-Astier, le 28 février, pour parler des violences et des discriminations. Ils étaient déjà venus la semaine précédente, le 21 février, pour sensibiliser les élèves de quatrième et de Segpa aux addictions.

Serge Herbet a expliqué la légitime défense. L’agression doit être contre soi-même, actuelle et injuste. Quant à la défense, elle se doit d’être immédiate, proportionnée et nécessaire. Des notions subtiles pas toujours évidentes à caractériser. « La violence, ça fait mal dans la tête. Ça fait mal dans le corps », a expliqué Sonia Wolke.

Répondre à la violence peut avoir des effets incontrôlables. « Quand on porte un coup, on ne maîtrise pas tout. Si la personne tombe mal, les conséquences peuvent être désastreuses », prévient Serge Herbet. « Face aux violences, si on peut, il faut se sauver », lance Sonia Wolke.

Les deux gendarmes ont aussi évoqué une autre forme de violence : les discriminations. Elles peuvent être de différents ordres comme celles existantes entre hommes et femmes, ou concerner la couleur de peau, la religion ou l’orientation sexuelle. « La loi interdit d’être discriminatoire », a rappelé Serge Herbet. Devant ces différentes violences, il ne faut pas hésiter à se confier à une tierce personne : assistante sociale, psychologue, adulte en milieu scolaire, parent ou ami.

Éducation à la citoyenneté

Les classes de Segpa sont composées de jeunes, de la sixième à la troisième, présentant d’importantes difficultés scolaires. « C’est un public que j’aime bien car ils sont sans filtre, dans l’échange, natures et pertinents souvent », observe Sonia Wolke. Malheureusement, il s’agit aussi, parfois, d’un public plus sensibilisé par leur vécu aux différentes formes de violences.

Chaque année, la gendarmerie intervient sur différents thèmes de prévention au collège de Saint-Astier qui compte 600 élèves. Cyrill Capou, proviseur, explique que ces interventions entrent dans le cadre du CESC (Comité d’éducation à la santé et la citoyenneté). « Nous agissons dans des vastes domaines comme la sexualité, les discriminations ou la sécurité routière. Par la prévention, nous essayons que nos élèves deviennent des citoyens », explique-t-il. 

La Maison de protection des familles (MPF) de la Dordogne mène des actions de prévention devant un public diversifié, des juniors ou seniors, via un réseau de partenaires publics ou associatifs. Elles touchent le plus souvent un public vulnérable.

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