Des débats dans le respect

Sonia Wolke et Serge Herbet, de la gendarmerie, sont intervenus au collège de Saint-Astier pour parler des violences et discriminations. (Ph. A. Merlingeas)

FINANCES. Les conseillers départementaux étaient réunis, la semaine dernière, pour voter le budget de la Dordogne pour 2023. Certains dossiers ont été très discutés mais les élus ont su garder leur calme.

Le président du Conseil départemental a salué, en fin de session, la façon dont les débats se sont déroulés tout au long du vote du budget primitif, les 20, 22 et 23 février. En écho au « fonctionnement désastreux de l’Assemblée nationale aujourd’hui », Germinal Peiro a remercié les élus de Dordogne pour leurs interventions « dans le respect », malgré les différences d’opinions sur certains dossiers. 

La veille, l’assemblée départementale avait ainsi longuement débattu sur le bio dans les cantines. Là où le président martèle sa volonté de « faire en sorte que les agriculteurs de Dordogne soient correctement rémunérés » en poursuivant son programme d’alimentation bio et locale dans les collèges, certains élus lui ont opposé que le bio n’était pas la solution miracle. Pour Francine Bourra (Haut Périgord noir), « si l’on voulait passer l’ensemble des collèges du département en bio, cela représenterait une SAU (surface agricole utile) de 150 ha. La SAU du département est de 30 000 ha ; il ne faut pas dire que c’est avec ça qu’on va faire vivre l’agriculture de Dordogne. » « Le marché local ne sauvera pas tout mais c’est un signal qu’on donne aux agriculteurs », estime le président, qui espère voir le modèle bio et local essaimer à l’avenir au niveau des restaurants scolaires communaux mais aussi dans les Ehpad ou les hôpitaux.

Pauvreté laborieuse

Les échanges ont aussi été l’occasion de rappeler que près de 500 exploitations agricoles en Dordogne sont au RSA. « Si l’on retire les revenus des viticulteurs, qui sont au-dessus de la moyenne, le revenu agricole de Dordogne est le plus faible de France », a indiqué Éric Frétillère (Pays de Montaigne et Gurson).
Comme ces agriculteurs, une partie des bénéficiaires du RSA le cumulent avec de faibles revenus. « Il s’agit de pauvreté laborieuse », a rappelé Mireille Volpato (Périgueux 2), vice-présidente en charge notamment de l’insertion, dans son intervention pour présenter le dispositif du RSA. Il s’agit du plus gros poste du budget départemental. Il représente 64 ME en 2023 et « permet à 5 % de la population de Dordogne de survivre : c’est énorme ! », a insisté l’élue. 

Concernant l’abattoir de Ribérac, dont le Département soutient en partie la relance, main dans la main avec la Ville, certains élus ont fait valoir leurs réserves. « Le développement économique ne peut pas passer par un nouvel outil déficitaire », estime Thierry Cipierre (Coulounieix-Chamiers), quand Christophe Rousseau (Bergerac 1) souhaite « ouvrir le débat sur la pertinence de la multiplication des outils d’abattage, dans un contexte de contraction très nette des tonnages ». Le président leur a proposé d’attendre les résultats de l’étude en cours pour déterminer si le tonnage nécessaire au fonctionnement de l’équipement pourrait être réalisé.

Le budget départemental, s’élevant à 611 ME pour 2023, a été adopté, contre le vote des deux groupes d’opposition.

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