Les mobilisations s’intensifient

7 600 personnes ont battu le pavé à Périgueux, mardi 31 janvier, contre 6 500, le 19 janvier. (Ph. T. Mercier)

MANIFESTATION. La deuxième journée d’action contre la réforme des retraites a attiré, mardi 31 janvier, environ 11 000 personnes en Dordogne. À Périgueux, 7 600 manifestants ont battu le pavé.

Ni le froid, ni la pluie n’ont découragé les manifestants. Ce mardi 31 janvier, ils étaient 7 600 à descendre dans les rues de Périgueux. Une mobilisation qui est montée d’un cran comme en témoignent les chiffres de la manifestation du 19 janvier qui avait réuni 6 500 personnes dans la ville préfecture. 

Les manifestants ne veulent toujours pas entendre parler de recul de l’âge de la retraite, à l’image de la Confédération paysanne. « La loi est complètement contradictoire. Car nous devons, d’un côté renouveler les générations et installer des jeunes agriculteurs, mais repousser l’âge de la retraite va encore plus aggraver la transmission des exploitations agricoles », estime François Soulard, porte-parole de la Confédération paysanne de Dordogne. Dans les débats sur les retraites, il y a la question de la pénibilité et l’agriculture n’y fait pas exception. « Je suis éleveur et je ne vois pas comment je vais faire physiquement pour arriver jusqu’à 64 ans. C’est pour moi impossible », ajoute le syndicaliste. 

Il y a deux ans, la loi Chassaigne 1 a permis aux retraites agricoles d’être revalorisées à 85 %. La mesure promettait également une retraite minimum pour tous à 1 200 euros. Mais celle-ci ne concerne pas tous les statuts. « J’ai travaillé 42 ans dans la polyculture et l’élevage. Ma carrière a débuté à l’âge de 16 ans, mais comme j’ai été aide familial pendant 15 ans et que ce statut n’est pas reconnu, je touche à peine 1 000 euros de retraite », détaille Alain Blois. Ce dernier est venu à Périgueux pour porter le message de l’Anraf (Association nationale des retraités agricoles de France). « Nous militons pour la parité et l’égalité des femmes et pour porter justement cette retraite des aides familiaux et conjoints au même niveau que celle des chefs d’exploitations », a martelé le délégué de l’Anraf. 

« La charge mentale augmente »

Pour les manifestants, partir à l’âge de 64 ans dans un contexte de manque d’effectifs et de dégradation des conditions de travail est inenvisageable. « Nous avons des classes à plus de 25 apprentis, ce qui est beaucoup pour assurer un enseignement de qualité. Nous avons toujours plus de missions pour suivre ces élèves mais dans un laps de temps très contraint. Notre charge mentale augmente », explique Christelle Champeaux, formatrice à la Chambre de commerce et d’industrie. 

Tous ces manifestants ont d’ores et déjà prévu de se réunir de nouveaux, s’ils n’obtiennent pas gain de cause, les 7 et 11 février.

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