Un havre de paix où l’été se savoure au cœur des vignes

[Colombier] Au château de la Jaubertie, la saison mêle nature, vin et détente avec des activités en toute intimité, loin du tourisme de masse.

À Colombier, au cœur du Périgord pourpre, le château de la Jaubertie ne se contente pas d’élaborer du vin. Il cultive une atmosphère, un certain art de vivre. Il faut dire qu’Émilie Bontemps y veille avec un enthousiasme contagieux.  » Le vin, c’est ma passion « , lance-t-elle d’un grand sourire. Responsable des ventes, de l’administratif… et surtout de l’œnotourisme, elle a transformé l’accueil au domaine en expérience à part entière.  » Quand je suis arrivée ici, il n’y avait rien sur le plan du tourisme. Je me suis lancée à fond dedans. Le potentiel était énorme ! « 

Difficile de ne pas être saisi par la paix du lieu, c’est sans doute ce qui frappe le plus en arrivant. Un silence naturel, une ambiance apaisante avec le vignoble qui s’étend à l’horizon.  » C’est un petit havre de paix. La première chose que j’ai ressentie en venant ici, c’est le caractère paisible du lieu. Je veux partager ça aux visiteurs, pour que les moments qu’ils passent ici restent marqués dans leur mémoire. « 

Pique-nique au milieu des vignes

Dès le mois de juin, le château déroule une programmation qui mêle bien-être, culture et gourmandise. Dans les jardins, on pratique le yoga au coucher du soleil, porté par le chant des oiseaux à l’ombre des marronniers. Deux rendez-vous sont proposés cette année : un cours de hatha yoga, doux, et une session de yoga dynamique, plus tonique. Tous deux sont guidés par Anaïs Didier, professeure venue de Bergerac. La séance se clôture par une dégustation de vins.  » Et en bonus, une remise de 10 % sur nos vins pour les participants. « 

Mais ce qui distingue la Jaubertie, c’est aussi son respect du calme.  » On ne veut pas que le château devienne une autoroute à touristes « , insiste Émilie. Une ligne de conduite qui prend tout son sens dans la relance estivale des paniers gourmands. Des paniers oui, mais pas plus de cinq par jour. Truite fumée, jambon noir, fromage de chèvre cendré, pain, jus de pomme pour les enfants et une bouteille du domaine « C’est du 100 % Périgord ! Certains producteurs sont juste à côté de chez moi, je récupère les produits en venant au travail le matin. On fait difficilement plus frais « , glisse Émilie.

Le panier, en osier et isotherme, soigne à la fois le fond et la forme.  » Tout est réfléchi, affirme-t-elle. On conserve l’aspect champêtre tout en gardant le contenu au frais. » Le visiteur, panier en main, peut librement choisir où le déguster. « Le domaine est d’un seul tenant, ils peuvent aussi bien le savourer au milieu des vignes qu’en lisière de forêt. On donne un plan pour ne pas se perdre avec quelques coins coup de cœur », détaille Émilie.

« On ne veut pas que le château devienne une autoroute à touristes »

Tout au long de l’année, les visites rythment les journées. On y découvre les secrets du domaine de 45 hectares de vignes et forêt, cultivés en agriculture biologique. Dans le chai, on aborde le travail des cuves, l’assemblage des cépages, les choix de vinification. Le parcours s’achève par une dégustation.

Sur le chemin du chai à la boutique, on aperçoit une allée bordée d’arbustes. Et là, elle s’impose : la façade du château de la Jaubertie. Massive, droite, blanche, elle tranche avec le vert des collines alentour. Dans la pierre, des scènes sculptées ajoutent encore à l’impression de temps suspendu. La bâtisse fut un relais de chasse d’Henri IV. Elle appartient à la même famille depuis 1973. Aujourd’hui, Hugh et Anne Ryman y vivent encore.

Vers de nouveaux consommateurs

 » Ce sont des passionnés de vin eux aussi « , note Émilie. Une passion commune qui transpire dans les innovations du domaine, et surtout de ses vignes.  » On entend beaucoup parler des vins sans alcool ou peu alcoolisés. Plutôt que de désalcooliser industriellement nos bouteilles, nous avons décidé d’implanter des vieux cépages moins alcoolisés naturellement. On conserve ainsi tout le caractère du goût de nos vins. « 

Et puis il y a toujours une idée en germe. Le gîte en cours de restauration en est une. Et pourquoi pas un nouveau concert, après le succès de Jazz en Chais, organisé avec l’association Jazz Pourpre, qui a réuni 370 personnes en mars dernier.  » Aujourd’hui, il faut réfléchir à demain. Et surtout pas attendre que ça vienne tout seul. Les habitudes de consommation changent, le viticole est dans une passe compliquée. » La solution tient selon elle à la diversification des activités sur les domaines, une offre qui ouvre les portes à un plus grand public.  » On doit être innovant pour aller chercher les jeunes puis les convaincre. Le vin, c’est toute une éducation. « 

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